EN IMAGES - Gilets jaunes, saison 1 épisode 14

84 000, 69 000, 58 600, 51 400… Voilà maintenant plusieurs semaines que la mobilisation des gilets jaunes s’effrite. Pour les manifestants, hors de question néanmoins de baisser les bras. Pour l’anniversaire des trois mois du mouvement, une partie des gilets jaunes ont décidé d’abandonner le samedi au profit du dimanche. Le gros des manifestants devraient de fait se retrouver à Paris ce 17 février. Près de 10.000 internautes ont d’ailleurs été attiré par l’événement Facebook baptisé « ACTE 14 – Tous à Paris pour le Dimanche Jaune ».
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Outre cette mobilisation dominicale, les gilets jaunes devaient néanmoins se retrouver samedi dans la capitale. Plusieurs appels coexistaient cette semaine sur les réseaux sociaux, mais les mots d’ordre différaient grandement de l’un à l’autre. L’un des plus populaires appelait à des « insurrections » et à « bloquer la place de l’Etoile le plus longtemps possible ». En fin de matinée, plusieurs centaines de manifestants y étaient déjà réunis. Par ailleurs, une marche pacifiste était programmé de 13 à 17h, et un débat sur le référendum d’initiative citoyenne (RIC) devait avoir lieu place de la République à partir de 17 heures.
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Partout ailleurs en France, la plupart des rassemblements devaient aussi avoir lieu ce samedi. Les gilets jaunes se sont notamment donnés rendez-vous à 13 heures place de la Bourse à Bordeaux, dès 10 heures, place de la République à Strasbourg ou à partir de 12h30 place de la République à Lille. Sur Facebook, plusieurs événements appellent également à se rassembler à Lyon, dès 14 heures place Bellecour, à Marseille, sur le Vieux-Port, ou encore à Toulouse, dans le centre-ville.
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Cette semaine, le ministère de l’Intérieur a dégainé les stats. Attention, avalanche de chiffres made in place Beauvau : environ 8400 personnes ont été interpellées depuis le début du mouvement; 7500 ont été placées en garde à vue; 1796 condamnations ont été prononcées; 1422 personnes sont en attente de jugement; plus de 1.300 comparutions immédiates ont été organisées; 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt. Vous voilà parés pour affronter n’importe quelle querelle de chiffres liée aux suites judiciaires de la mobilisation des gilets jaunes.
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La semaine était décidément placée sous le signe de la justice pour les gilets jaunes. Deux de ses figures emblématiques étaient en effet convoquées au tribunal. Ainsi l’ex-boxeur Christophe Dettinger a-t-il été condamné mercredi à un an de prison ferme, aménageable en semi-liberté, pour avoir violemment frappé deux gendarmes le 5 janvier lors de l’acte 8 de la mobilisation…
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… Et vendredi, c’était au tour d’Eric Drouet de découvrir les prétoires. Le chauffeur routier de Seine-et-Marne a comparu devant le tribunal correctionnel de Paris. Il y était jugé pour « organisation sans déclaration préalable » de deux manifestations, le 22 décembre et le 2 janvier. Un mois de prison et une amende ont été requis contre lui. Le délibéré sera rendu le 29 mars.
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La riposte des gilets jaunes ne s’est pas fait attendre. Jérôme Rodrigues, figure du mouvement touchée à un oeil lors d’une manifestation à Paris, et trois autres manifestants blessés ont en effet déposé plainte vendredi pour « violences volontaires avec arme par les forces de l’ordre ». Ils ont également porté plainte contre le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, pour complicité.
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A noter que si, du côté des gilets jaunes, de nombreux blessés sont à déplorer – environ 1700 manifestants l’ont été depuis le début de la mobilisation, selon la place Beauvau – les forces de l’ordre n’ont pas non plus été épargnées. Près de 1.300 policiers, gendarmes et pompiers ont ainsi été blessés depuis le 17 novembre.
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Alors que le mouvement des gilets jaunes connaît une décrue significative depuis quelques semaines, Emmanuel Macron reprend quant à lui des couleurs. Le président de la République a en effet fait un bon de 6 points dans le dernier sondage Ifopo publié cette semaine. Porté par l’élan du grand débat national, il retrouve ainsi son niveau d’avant la crise des gilets jaunes. Un retournement qui a de quoi surprendre, après une chute libre que rien ne semblait en mesure d’enrayer.
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Une embellie sondagière dont les gilets jaunes ne profitent pas. Pour la première fois depuis la naissance du mouvement, celui-ci s’est effrité dans l’opinion cette semaine. Selon un sondage Elabe diffusé mercredi, 56% des Français souhaitent désormais que la mobilisation cesse.
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Jusqu’alors très discrète, Brigitte Macron s’est exprimée au sujet des gilets jaunes vendredi, en marge d’un déplacement à Bar-le-Duc (Meuse) sur le thème du patrimoine. « Je pense qu’il faut qu’on se parle, qu’on se réconcilie, parce que, franchement, on a tout à faire ensemble, j’en suis persuadée, a déclaré la première dame devant la presse. Il faut qu’on soit fier parce qu’on a absolument tout : on a un pays qui est beau, qui a une culture incroyable, qui a une humanité incroyable, qui sait aussi être généreux envers l’autre”, a-t-elle ajouté.
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Réunis dans une ambiance bon enfant en haut des Champs-Elysées en fin de matinée, sous la surveillance d’une dizaine de cars de gendarmes mobiles, les manifestants parisiens se sont élancés vers midi. Le cortège, se trouvait place des Invalides (VIe arrondissement) aux alentours de 13h.
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Peu après 14h, de premières tensions étaient signalées dans la manifestation parisienne aux abords de Notre-Dame (4ème arrondissement). Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes face à certains manifestants lançant des projectiles. Les tensions se sont poursuivies à Saint-Michel, provoquant l’immobilisation du cortège.
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A Bordeaux et Toulouse, autres bastions de la contestation, des rassemblements ont commencé en début d’après-midi ce samedi, préludes à des défilés qui se sont souvent terminés par des violences ces dernières semaines.
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Toulouse fait d’ailleurs plus que jamais figure de place forte du mouvement des gilets jaunes. Plusieurs milliers de manifestants défilaient encore ce samedi dans les rue de la Ville Rose, derrière des pancartes comme « Fâché mais pas facho », « Dinosaures capitalistes, tremblez, le monde va changer », ou encore dans un style plus radical « Seule la mort nous arrêtera ». On n’est peut-être pas obligé d’en arriver là.
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C’est parti pour le traditionnel comptage de mi-journée. Comme chaque samedi, le ministère de l’Intérieur a communiqué son estimation du nombre de manifestants à 14 heures. Cette fois, 10200 personnes, dont 3000 à Paris, ont été recensées en France. La semaine dernière, les autorités avaient dénombré 12100 personnes (dont 4000 à Paris) à la même heure. La mobilisation serait donc en baisse, toujours selon la place Beauvau, dont les chiffres sont régulièrement contestés par les « gilets jaunes ».
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Aux alentours de 17h, la situation s’est de nouveau tendue du côté des Invalides à Paris. Des heurts entre une partie des manifestants et forces de l’ordre ont éclatés, les jets de projectiles des uns répondant ceux des grenades lacrymogènes des autres (et inversement).
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A Rouen, où les gilets jaunes défilaient dans le calme cet après-midi, un véhicule qui tentait de traverser le cortège a percuté plusieurs manifestants. Le conducteur, qui était avec sa femme et leur bébé, s’est retrouvé au milieu des manifestants. Certains d’entre eux s’en sont pris à son véhicule, montant dessus et jetant des projectiles. Pris de peur, l’homme a accéléré. Au moins trois personnes ont été blessées dans l’incident.
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Dans une lettre publiée ce samedi sur son compte Facebook, Ingrid Levavasseur, l’une des figures de proue du mouvement, affirme ne pas vouloir « baisser les bras » malgré les « centaines de messages » d’insultes qu’elle dit recevoir. « J’affronte ce tourbillon la tête froide (…) mais je dois vous avouer que c’est très difficile humainement », reconnaît-elle, se disant « insultée par des centaines de messages tous plus odieux les uns que les autres ».
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Alors qu’il se trouvait aux alentours du boulevard Montparnasse, Alain Finkielkraut a croisé la route des gilets jaunes. Une poignée d’entre eux, particulièrement virulents, l’ont violemment pris a partie. « Barre-toi ! », « Sale merde », « Rentre chez toi », « La France, elle est à nous », « Tu vas mourir », « Tu vas aller en enfer », « Le peuple va te punir », les voit-on lancer au philosophe, dans une vidéo que nous avons publiée en fin de journée sur Twitter. Malgré le flot d’insultes, ce dernier a gardé son calme, préférant se retirer sous la protection de plusieurs CRS.
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A Marseille, une dizaine de « gilets jaunes » ont entamé une marche pour le RIC (Référendum d’initiative citoyenne), qui doit les amener à Paris le 17 mars et pour laquelle ils ont été accompagnés par quelque 2.000 manifestants sur les premiers kilomètres. Lors de chacune de leurs étapes, de 25 à 40 kilomètres, ces marcheurs entendent organiser des débats avec les « gilets jaunes » locaux, afin de collecter leurs idées.
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A Bordeaux, environ 4000 gilets jaunes ont défilé. La manifestation s’est de nouveau terminée par des heurts avec les forces de l’ordre. L’itinéraire s’est achevé comme de coutume place Pey Berland, entre la cathédrale et la mairie, où comme chaque samedi des violences ont éclaté. La police a répondu à coups de canons à eau et de gaz lacrymogène à des jets de bouteilles, de pétards et autres projectiles.
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Une fois de plus, la bataille des chiffres devrait être intense. Le collectif « Le Nombre Jaune », qui fournit chaque samedi sa propre estimation du nombre de manifestants, annonçait à 19h que cet acte 14 de la mobilisation avait rassemblé quelque 101 379 personnes à travers la France. Un nombre que le ministère de l’Intérieur évaluait quant à lui à 41 500, soit environ 10 000 de moins que la semaine passée. La décrue semble donc se poursuivre… en attendant le 2ème round, demain.
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