Il va se faire couper les cheveux, il repart avec le front brûlé... le coiffeur était mécanicien

Cirque ambulant, garage auto ou salon de coiffure ? (illustration Getty Images)
Cirque ambulant, garage auto ou salon de coiffure ? (illustration Getty Images)

Sale temps pour les cheveux de Côtes-d’Armor. À Lannion, un jeune homme a porté plainte après avoir eu le front brûlé lors de sa visite chez le coiffeur. L’employé, en demande d’asile, n’était pas déclaré, et le patron n’était pas coiffeur.

"Je demande s'il peut me couper les cheveux. Il me dit oui, pas de souci. Il m'installe. Tout se passe bien. Le dégradé commence. Et au milieu de tout, il me met une pâte épaisse, comme du gel, sur les cheveux. Je me dis qu'il est en train de me coiffer déjà. Ça doit être la fin de la coiffure. Il sort un briquet de sa poche. Il le prend et l'allume dans mes cheveux", raconte Jean-Baptiste dans Le Trégor. Problème, le coiffeur ne sait manifestement pas ce qu’il fait : le front de Jean-Baptiste chauffe, le client ressort brûlé au deuxième degré.

L’employé pyromane n’est pas déclaré...

À l’hôpital, on lui prescrit une interruption temporaire de travail (ITT) de sept jours. Puis Jean-Baptiste va porter plainte à la gendarmerie locale. L’enquête débute, elle va être à rebondissements. Les gendarmes vont en effet réaliser que ce salon de coiffure, installé juste en face de la mairie de Lannion, baigne dans l’illégalité.

À commencer par l’employé ayant effectué, et raté, cette tentative de coiffure “à l’égyptienne” : “C’est un Libyen en situation irrégulière, qui n’est pas déclaré”, éclaire le commandant divisionnaire Daniel Kerdraon. L’employé qui a brûlé le front du jeune Ploubezrien est en effet présent en France dans le cadre de la procédure de Dublin, en attente de l’examen de sa demande d’asile. “Et aucun des employés du salon n’est titulaire d’un diplôme de coiffure indispensable pour exercer”, poursuit Daniel Kerdraon.

... le patron n’est pas coiffeur mais mécano

Pourtant, interrogé après l’incident par Le Télégramme, le gérant du salon expliquait tranquillement que “c’est une technique qu’on emploie pour défriser les cheveux mais il ne faut pas bouger. Le coiffeur l’a dit au client en anglais mais lui n’a pas compris et le produit a coulé.” La faute de la victime, donc ?

Dans ces circonstances, peut-être est-ce une bonne nouvelle que le gérant ait abandonné son métier initial. En effet, loin d’être coiffeur, il est... mécanicien ! Or, il est obligatoire d’avoir le Brevet Professionnel Coiffure pour exercer. Le salon a donc été fermé jusqu’à nouvel ordre et une enquête est en cours pour approfondir la situation administrative et bancaire des employés et de l’employeur.

En attendant, Jean-Baptiste s’est présenté avec un énorme pansement au mariage de son cousin samedi, et n’a pas pu jouer son match de foot dimanche. Tout ça pour une coupe ayant mal tourné.