"Il ne faut jamais négliger un choc sur la tête, cela peut être très grave, même sans vomissement" alerte le Dr Christian Recchia
Même s'il n'est pas suivi de vomissements ou de symptômes, un choc à la tête doit toujours être très surveillé, explique le Dr Recchia au micro de Yahoo.
Cette vidéo ainsi que les conseils prodigués par le Dr. Christian Recchia ne sauraient se substituer à un avis médical personnalisé. Pour toute question, consultez votre médecin.
"Après un choc a la tête, j’ai souvent entendu dire que s’il n’y a pas de vomissement, il n’y a pas de traumatisme crânien. C’est archi faux" assène notre expert, le docteur Christian Recchia au micro de Yahoo pour la rubrique Carnet de santé.
En effet, selon l'Institut du cerveau, chaque année en France, environ 150 000 personnes sont victimes d’un traumatisme crânien. Mais seulement 45 000 d’entre elles (soit 30 %) sont hospitalisées pour des lésions cérébrales consécutives au choc.
Les causes des traumatismes crâniens sont le plus souvent des chutes, des accidents de la route, des agressions ou des pratiques sportives. "Les lésions du cerveau suite à ces traumatismes sont une cause fréquente de handicap et on estime à 3 % le nombre de décès par an soit environ 4 500 personnes" explique le site.
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"50 ans plus tard, on peut faire des maladies dégénératives très sévères"
"Il ne faut jamais négliger un choc sur la boîte crânienne" insiste le Dr Christian Recchia. Souvent, l'absence de symptômes "graves" n'inquiète pas assez les patients ou leur entourage, et peuvent conduire à des séquelles par la suite. "Qu'il s'agisse d'un choc direct sur le crâne, autour du crâne, au niveau de la tempe, au niveau du front, au niveau de l’apex, au niveau de l’occiput : ce sont toujours des chocs dangereux."
Car si le cerveau est entouré d'une "protection" naturelle (boite crânienne, méninges et liquide qui amortit les chocs), ça n'est souvent pas suffisant pour empêcher des traumatismes crâniens. Le Dr Recchia prend l'exemple notamment des boxeurs, qui même s'ils se remettent d'un combat, peuvent subir des séquelles sur le long ou moyen terme.
"Le choc violent d’un coup de poing sur le visage d’un boxeur, c’est d’une violence rare, parce qu’il y a des vibrations du cerveau à l’intérieur de la boîte crânienne. Ça vous cisaille les nerfs, c’est dramatique. D’ailleurs à terme, 50 ans plus tard, on peut faire des maladies dégénératives très sévères. "
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Un examen radiologique obligatoire
Premier réflexe donc, selon le professionnel de santé : effectuer un examen radiologique, et ce, quels que soient les symptômes. Nausées, douleurs, troubles visuels, troubles auditifs, troubles sensoriels quelconques, "il est obligatoire que ce patient bénéficie d’un examen radiologique exhaustif pour constater qu’il n’y a pas de lésions osseuses, qu’il n’y a pas de saignement."
Car prendre le risque d'attendre trop longtemps, c'est mettre en danger la personne : après un choc, il peut y avoir une surpression intracrânienne avec un engagement cérébelleux qui peut causer la mort de l’individu, explique-t-il.
"Et attention le patient doit être surveillé dans les huit jours qui suivent pour voir si il y a une altération de l’état général. De toute façon, tout choc sur le crâne, c’est comme la mémoire de forme d’un verre, ça peut casser longtemps après."