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IBM et United Tech ont pesé sur Wall Street

LA CLÔTURE DES MARCHÉS AMÉRICAINS

par Tanya Agrawal et Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé la séance de mardi dans le rouge, les investisseurs n'ayant guère goûté les comptes publiés par IBM et United Technologies et les nets reculs d'Apple, de Microsoft et de Yahoo à la suite de la parution de leurs trimestriels après la clôture, laissent présager à nouveau une journée difficile mercredi.

Le Dow a perdu 1%, sa plus forte perte en à peu près deux semaines, IBM et United Tech contribuant à hauteur de 118 points environ au recul de 181 points de l'indice.

International Business Machines (IBM) a fait état lundi d'une 13e baisse d'affilée de son C.A. trimestriel, ses performances étant affectées à la fois par la cession d'activités à faible rentabilité et par la vigueur du dollar.

L'action a perdu près de 6% à 163,07 dollars.

United Technologies, qui a vendu lundi ses hélicoptères Sikorsky à Lockheed Martin pour neuf milliards de dollars, a annoncé ce mardi avoir revu en baisse sa prévision de bénéfice annuel, le groupe industriel américain citant notamment des difficultés dans ses segments aéronautique et ascenseurs.

United Tech a cédé 7% à 102,71 dollars.

"Pour la première fois depuis un bon moment, les fondamentaux ont semblé diriger les choses aujourd'hui, alors que le contexte macroéconomique est très discret et le sera encore sans doute dans les deux prochaines semaines dans la mesure où nous sommes au coeur de la 'saison' des résultats", a dit Ryan Larson (RBC Global Asset Management).

FUTURES EN BAISSE

Un tir groupé de résultats de valeurs high tech après la clôture a entraîné à la baisse les futures. Apple a cédé 6,2% à 122,65 dollars, Microsoft 3,5% à 45,65 dollars et Yahoo 2,2% à 38,85 dollars après publication de leurs comptes financiers.

Apple a annoncé une prévision de chiffre d'affaires du quatrième trimestre en deçà des attentes, ce qui a provoqué la forte baisse de son action, en dépit de la solide performance commerciale de ses iPhones.

Microsoft a fait état d'une perte nette trimestrielle de 3,2 milliards de dollars imputable à diverses charges liées à l'achat des combinés mobiles de Nokia et à une réduction des effectifs, ainsi qu'à une demande poussive pour son système d'exploitation Windows.

Yahoo a publié un bénéfice inférieur au consensus, en raison d'une hausse des dépenses faites pour attirer l'internaute sur ses sites et mieux concurrencer Google et Facebook.

Alors même que la Bourse est à des niveaux records -- le Nasdaq a inscrit lundi un pic en séance pour la troisième séance d'affilée -- les données de Thomson Reuters laissent prévoir une baisse de 1,9% des bénéfices des entreprises du S&P-500 sur la période avril-juin. C'est mieux que les 3% attendus le 1er juillet mais en deçà de la hausse de 5,9% prédite le 1er janvier.

Parmi les sociétés qui ont publié leurs comptes jusqu'à présent, 70% ont dépassé le consensus contre 63% en moyenne depuis 1994. Mais si l'on examine non plus le bénéfice mais le chiffre d'affaires, la proportion retombe à 53% contre 61% en moyenne depuis 2002.

On s'attend à ce que les entreprises américaines aient subi la plus forte baisse de leur C.A. depuis près de six ans au deuxième trimestre en raison notamment du dollar fort.

Le Dow Jones a perdu 181,12 points (1,00%) à 17.919,29. Le Standard & Poor's 500 a laissé 9,07 points (0,43%) à 2.119,21. Le Nasdaq Composite a cédé 10,74 points (0,21%) à 5.208,12 points.

Aux valeurs encore, le fabricant d'imprimantes Lexmark a décroché après l'annonce de prévisions très inférieures aux attentes des analystes sur le trimestre en cours.

L'action chute de plus de 20% à 37,75 dollars.

Tesla a subi une perte de 5,5% à 266,77 dollars, conséquence du déclassement d'UBS de "neutre" à "vendre". UBS est le troisième intermédiaire à déclasser le constructeur de voitures électriques ce mois-ci.

On compte sur le Nyse 1.841 baisses contre 1.217 hausses et sur le Nasdaq 1.630 baisses pour 1.128 hausses. Le volume a été de 6,15 milliards de titres échangés contre 6,54 milliards en moyenne depuis le début du mois, selon BATS Global Markets.

Au vu de résultats de sociétés qui font ainsi pâle figure, les Treasuries ont tiré profit à plein de leur statut de valeur refuge. Mais les anticipations d'une hausse des taux de la part de la Réserve fédérale en septembre ont limité les gains.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)