L'IA va créer plus d'emplois qu'elle n'en détruira, d'après une étude

L'Organisation internationale du travail estime que l'intelligence artificielle ne menace pas l'emploi, même si elle pointe certaines catégories de travailleurs plus exposées que d'autres.

Le déploiement de l'intelligence artificielle inquiète beaucoup de travailleurs, qui craignent d'être remplacés par un robot (Crédits : Getty Images/Westend61). (Getty Images/Westend61)

Les bonnes nouvelles ne sont pas légion depuis l'irruption de l'intelligence artificielle sur le marché du travail. Dans ce marasme, une étude apporte une note d'espoir. L'IA devrait créer plus d'emplois qu'elle n'en détruira, affirme un rapport publié lundi par l'Organisation internationale du travail (OIT) des Nations Unies. Voici les trois principaux enseignements de cette enquête internationale.

1. La menace est très limitée pour l'emploi

Depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022, plusieurs études ont suscité des craintes sur la possibilité de remplacer plusieurs métiers. Mais selon l'OIT, l'IA "permettra d'accompagner plutôt que de remplacer certaines activités". Selon l'OIT, "cette nouvelle vague de transformation technologique pourrait offrir des avantages importants aux pays en développement". Pas de panique donc, mais il faudra pour cela que les États encadrent ces évolutions, prévient l'agence des Nations unies.

L'IA peut en outre accroître l'emploi dans 10,4% des pays peu développés et dans 13,4% des pays riches. Elle va notamment créer de nouveaux besoins, par exemple des postes occupés par des humains pour contrôler ou superviser l'activité de robots, ou d'autres déclenchés par le gain de temps permis par l'IA.

2. Les femmes sont plus exposées, comme les employés de bureau

Certains secteurs sont davantage concernés, comme le travail administratif de bureau, dont un quart des tâches sont "très exposées" à l'automatisation, tandis que plus de la moitié des tâches présentent "un niveau d'exposition moyen". En revanche, toutes les autres catégories de métiers comportent moins de 5% de tâches très susceptibles d'être confiées à un robot.

Cette étude révèle que les femmes sont deux fois plus susceptibles que les hommes de voir leur travail affecté par l'IA, une crainte déjà soulevée début août par des estimations du cabinet McKinsey. Cela est dû à la surreprésentation féminine dans les emplois de bureau et administratifs. L'agence de l'ONU prédit que l'IA générative pourrait même empêcher certains emplois de bureau de voir le jour dans les pays les moins développés.

3. Les pays riches sont davantage concernés

Plus un pays est riche, et plus son marché du travail risque d'être affecté. Dans les pays à hauts revenus, 5,5% de l'emploi sont potentiellement exposés aux effets d'automatisation de l'IA générative, alors que seuls 0,4% de l'emploi le sont dans les pays à faibles revenus. À nouveau, cela s'explique par la part plus importante des employés dans les pays développés.

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