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"Hypocrites, menteurs, faux-jetons": Jean-Luc Mélenchon enterre une "infaisable" union de la gauche

Jean-Luc Mélenchon sur notre plateau.  - BFMTV
Jean-Luc Mélenchon sur notre plateau. - BFMTV

"Non, parce que ce n'est pas faisable." Jean-Luc Mélenchon, invité de BFM Politique ce dimanche, a fermé le ban: il n'imagine plus une union de la gauche en vue de la présidentielle. Tandis qu'en ce printemps, socialistes, écologistes et communistes parlent tous de se trouver un prétendant pour le scrutin, le candidat de la France insoumise a en effet acté que les conditions du rassemblement n'étaient plus réunies.

S'il a expliqué se "sentir une vocation de candidat commun", il a ainsi lâché ses coups sur l'ensemble de la gauche. "Je ne veux pas mépriser le fait que les socialistes sont déterminés à continuer comme avant, la même politique", a-t-il notamment posé.

Dur avec ce Parti socialiste qui a selon lui "fait le choix d’une ligne centre, très modérée", il s'est montré plus sensible à l'égard du Parti communiste qui devait voter aujourd'hui pour ou contre la désignation de Fabien Roussel pour la présidentielle.

"C’est un crève-cœur pour moi. J’ai fait deux campagnes présidentielles avec les communistes, avec de bons résultats. (...) Tout ça est passé par-dessus bord par Fabien Roussel, c’est une tristesse." Déplorant que son appel aux communistes soit resté lettre morte, il a ajouté: "Je le regrette, je préfèrerais qu’on fasse équipe. (…) Mais des milliers de communistes vont voter avec moi."

Jean-Luc Mélenchon promet une "fessée" à EELV en Île-de-France

Et les négociations pour un accord aux élections régionales et départementales ont inspiré à Jean-Luc Mélenchon un jugement plus définitif encore sur ces formations en lesquelles il ne voit plus des partenaires: "Ce sont des menteurs, des hypocrites et des faux-jetons."

"On m’a joué toutes sortes de musiques sous mon balcon, pour l’unité et blablabli et blablabla et ce serait 'mon égo le problème'. J’avais beau leur dire: 'Je veux bien faire l’unité mais parlons du programme!' 'Non, non, non!'" a-t-il d'abord illustré. Evoquant au passage Europe Ecologie-Les Verts en des termes cinglants, le député s'est exclamé:

"Les gens à qui nous avons tendu la main, à qui nous avons fait l’effort de dire: 'Ok, vous avez toutes les têtes de listes car vous ne supportez personne d'autres que vous' - C’est le cas d’EELV, heureusement qu’on leur a tenu tête en région parisienne et que madame Autain va leur mettre la fessée qu’ils méritent - eux, leur conclusion est d'éliminer les Insoumis des Départementales et des Régionales!"

Une union dispensable selon le candidat insoumis

Jean-Luc Mélenchon a tiré de ces échecs locaux un enseignement pour l'avenir immédiat: "Par conséquent, nous n'avons aucune raison de tenir compte de ce qu’ils nous disent et nous devons, au contraire, marcher nous-mêmes, avec nos idées, nos propositions et dire aux gens: 'Vous en voulez? élisez-moi, ce sera fait! Vous n’en voulez pas? Elisez quelqu’un d’autre!'"

L'union de la gauche, antienne revenant avant chaque présidentielle, monte pourtant ces derniers mois comme un mantra. Hors rassemblement, point de salut? Ce n'est pas l'analyse de Jean-Luc Mélenchon. Il y voit un syllogisme fallacieux: "C’est le piège dans lequel tombent tous ces jeunes gens. On leur dit: 'Si vous êtes unis, vous gagnez! Si vous n’êtes pas unis, vous avez perdu!' Tout le monde sait qu’on ne sera pas unis donc on proclame qu’on a perdu d’avance."

"Et ce n’est pas vrai. Quand on regarde les sondages, les forces ne s’additionnent pas. À notre époque, les gens sont complètement éparpillés, ils ne cherchent pas les étiquettes mais les mots d’ordre. Quand ils m’entendent, ils entendent un programme, j’espère les en convaincre", a-t-il contré. Jean-Luc Mélenchon a résumé le plateau idéologique de la présidentielle de 2022: "Il n’y en aura pas 36 (des programmes, NDLR), il y aura tous ceux qui seront d’accord pour continuer le système Macron, ceux qui diront ‘le problème dans ce pays, ce sont les musulmans’ et voteront avec madame Le Pen, et il y aura ceux qui pensent que le problème ce sont les sous, la situation sociale, le droit à l’emploi".

Article original publié sur BFMTV.com