"Je suis hyperosmique : au nez, je distingue la vanille naturelle et sa forme chimique"

"C'est à l'adolescence que je me rends compte que mon odorat est particulièrement développé. Lorsque, par exemple, mes frères jouent des heures durant avec le Saint-Bernard des voisins, qui empeste affreusement. À la limite du supportable pour moi, alors que ma famille tempère d'un rieur : "Il a vraiment besoin d'un bon shampooing."

À l'inverse, quand mon père tond la pelouse, je m'enivre du feu d'artifice de fragrances acidulées, entre les notes de mousse, d'herbe et de terre humide.

Une sensibilité et une acuité olfactives exacerbées

Ce sont deux stages auprès d'un nez, créateur de parfums, qui confirment mon hyperosmie, une particularité qui traduit une sensibilité et une acuité olfactives exacerbées. Mon odorat me permet de percevoir la subtilité de la composition d'un grand nombre de senteurs et de distinguer plusieurs fragrances mélangées. C'est le volet positif.

Au nez, je différencie la vanille naturelle d'une pâtisserie, ainsi que son origine géographique, d'une forme chimique. Le revers de la médaille, c'est qu'une odeur (plaisante comme nauséabonde) peut parfois devenir pénible, tant les molécules qui la constituent sont amplifiées pour moi, à l'image d'une musique, dont le son, poussé trop fort, en devient douloureux et insupportable pour l'oreille.

Il m'est arrivé de sentir l'ammoniac dans le plat qu'on m'avait servi

Un jour, il m'est arrivé de sentir l'ammoniac dans le plat servi dans mon assiette. (...)

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