Hygiène, tenue, attitude… : le respect au bureau est-il mort ?
D’abord, c’est un mug qui disparaît. Ou un dessert (naïvement) laissé dans le réfrigérateur commun. Ou encore un clavier d’ordinateur
– quand ce n’est pas l’ordinateur complet.
Quelquefois, c’est un manque d’hygiène de base. De ceux qui se promènent en chaussettes dans l’open space à ceux qui s’y coupent les ongles (oui, oui) sans même prendre le temps de jeter les vestiges de cette manucure improvisée.
Le respect aurait-il complètement disparu des bureaux ? interroge The Washington Post.
“Ça fait un paquet d’années que je suis là”, confesse anonymement une salariée d’une entreprise située à Boston au quotidien américain.
“Mais même les plus jeunes, ceux qui sont entrés dans l’entreprise avant 2020 et avaient l’habitude de venir sur place tous les jours, se rendent compte qu’il y a une complète méconnaissance des usages de la vie de bureau, une absence totale de conscience de qui se fait et ne se fait pas dans un environnement de travail.”
Selon une analyse menée en février 2024 par la société de sondage américaine Gallup, et citée par le quotidien américain, seuls 38 % des employés se sentent respectés au travail.
Un chiffre qui s’élevait encore à 44 % en mars 2020.
“Une collègue
a pris l’habitude
de s’installer aux
postes d’ordinateurs
équipés d’un tapis
de course
– que personne
n’utilisait jamais.
Elle en profite
pour faire sa séance
de sport, à fond,
au beau milieu du bureau,
en short et débardeur
en lycra.”
Une employée anonyme au “Washington Post”
Pour Kate Zabriskie, président de l’entreprise de formation Business Training Works, qui propose des formations et des services de résolution de conflit pour les clients, “il s’agit souvent, pour la plupart, de gens qui sont habitués à travailler chez eux sans personne autour”.
“Une autre [collègue]
s’est fabriqué
un petit lit
avec trois chaises
de bureau
où elle s’allonge
pour travailler
sur son ordinateur
portable.”
Une employée anonyme au “Washington Post”
Le quotidien américain raconte également comment ces sabotages – qui souvent se meuvent peu à peu en harcèlement – se répandent au-delà des entreprises privées.