Hvaldimir, le béluga soupçonné d’être un espion russe, n’a pas été tué par balle selon les autorités norvégiennes
ANIMAUX - C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire du « béluga espion pro-russe ». Retrouvé mort fin août en Norvège, rien n’indique que le célèbre cétacé, objet de tous les fantasmes, y compris des soupçons d’espionnage, ait été tué par balles, a annoncé ce lundi 9 septembre la police norvégienne. Une théorie qui contredit ce qu’avançaient les ONG NOAH et One Whale.
Le béluga Hvaldimir, retrouvé mort ce weekend, aurait été tué par balles, d’après deux ONG
Ces organisations de défense des animaux avaient porté plainte la semaine dernière, affirmant que le béluga baptisé Hvaldimir, qui fait sensation en Norvège depuis son apparition en 2019, avait été tué par arme à feu. Décrit comme jeune (entre 15 et 20 ans, selon ceux qui le suivaient) et bien portant, le mammifère avait été retrouvé sans vie le 31 août dans la baie de Risavika, sur la côte sud-ouest de la Norvège. Les bélugas vivent généralement entre 30 et 35 ans, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Sur la base d’un rapport d’autopsie préliminaire effectué par l’Institut vétérinaire norvégien, la police a affirmé que rien n’indiquait que la mort était due à une « activité humaine », laissant plutôt penser que le béluga était mort de faim. « Aucun résultat de l’autopsie n’indique que Hvaldimir a été abattu », a indiqué un des responsables de la police, Amund Preede Revheim, dans un communiqué.
Un bâton retrouvé dans la gueule de l’animal
La police fait état de blessures « totalement superficielles ». « L’une des blessures est un peu plus profonde, mais ces dommages n’ont pas affecté d’organes vitaux et ne sont pas de nature mortelle », a-t-elle indiqué. Elle n’a pas fourni les causes de la mort de Hvaldimir mais a précisé qu’un bâton de 35 centimètres de longueur et 3 centimètres d’épaisseur s’était logé dans la gueule du cétacé. « L’autopsie a révélé que son estomac était vide. De plus, la plupart des organes étaient dégradés », a ajouté Amund Preede Revheim.
Leader de One Whale, Regina Crosby Haug avait affirmé mercredi 4 septembre à l’AFP qu’il y avait « de multiples blessures par balle » sur le corps du cétacé lorsqu’elle lui avait fait ses adieux dans les murs de l’Institut vétérinaire. Le mammifère était apparu en 2019 au large de Hammerfest, dans l’Arctique norvégien. Il portait alors autour de la tête un énigmatique harnais équipé d’un socle pour une petite caméra, avec le texte « Equipment St. Peterburg » imprimé en anglais, et semblait apprécier la compagnie humaine.
Cela avait fait naître des conjectures selon lesquelles il s’agissait d’un animal-espion venu de la Russie voisine et lui avait valu d’être baptisé Hvaldimir, jeu de mots associant le mot baleine (hval, en norvégien) et l’emblématique prénom russe que porte le maître du Kremlin, Vladimir Poutine. Moscou n’a jamais officiellement commenté ces spéculations.
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