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Hunger Games déprogrammé : pourquoi vous ne verrez pas de films catastrophe pendant le confinement

© Lionsgate
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Changement de programme hier sur C8. Ce lundi 30 mars, la chaîne aurait dû diffuser le premier volet de la saga Hunger Games, mais a finalement programmé le film La dilettante, avec Catherine Frot. Et le long-métrage n'est pas le seul à avoir été victime de la situation sanitaire actuelle.

Les chiffres de Médiamétrie le prouvent au quotidien : les Français profitent du confinement pour passer un maximum de temps devant leurs écrans de télévision. Avec l'impossibilité de sortir, le petit écran est redevenu l'une des principales sources de divertissement au sein des foyers. Et ce, même si bon nombre de téléspectateurs avouent porter un regard nouveau sur les scènes du quotidien présentées dans les films comme les séries.

Une programmation revue et corrigée

Mais parmi les effets du Coronavirus, le programme tv en a lui aussi pris un coup. Des séries telles que Demain nous appartient ont été déprogrammées, un épisode de Koh-Lanta a été coupé en deux, et ce lundi 30 mars, C8 a décidé d'annuler la diffusion de Hunger Games, la dystopie mettant en scène Jennifer Lawrence. A la place, les téléspectateurs ont pu retrouver La Dilettante, comédie réalisée par Pascal Thomas et mettant en scène Catherine Frot.

Il existe deux raisons à cette déprogrammation de dernière minute. La première, ainsi que le soulignent nos confrères de toutelatele.com, est purement économique : les diffuseurs préfèrent préserver les films à fort potentiel d’audiences commerciales pour le retour des annonceurs, qui se font plus rares ces derniers temps. L'autre raison est quelque peu différente : il s'agit de préserver le moral des Français.

Priorité aux comédies

Alors que le Coronavirus fait des centaines de morts à travers le monde chaque jour, les chaînes de télévision semblent en effet estimer que les journaux et magazines d'information sont déjà suffisamment anxiogènes, et préfèrent donc ne pas en rajouter une couche avec des programmes qui font état de catastrophe. Ils favorisent donc les programmes légers, susceptibles de changer les idées et de remonter le moral des téléspectateurs.

Romain Cheyron, expert séries pour serieously.com, nous l'expliquait récemment : "Aujourd’hui les gens ne veulent pas voir dans la fiction ce qu’il se passe en réalité, ils veulent du divertissement." C'est notamment pour cette raison que la série New Amsterdam, aux Etats-Unis, a décidé d'annuler la diffusion de l'un de ces épisodes qui devait être consacré à une pandémie. Un sujet trop proche de la réalité, que les diffuseurs préfèrent éviter à l'heure actuelle. "Nous montrions ce qui arrive quand nos hôpitaux doivent planter des tentes sur le parking parce que tous les lits sont pris. Quand les docteurs, les infirmiers et le personnel médical doivent effectuer plusieurs shifts d'affilée parce que ceux qui sont censés les remplacer sont malades. Quand la panique s'installe. Quand les gens sont placés en quarantaine. Quand ils meurent", avait confié le créateur de la série David Schulner à Deadline. "Parfois, le reflet du miroir est trop effrayant pour qu'on le regarde. Des gens meurent dans la vraie vie. A-t-on vraiment envie de regarder des personnages mourir, eux aussi ?"

Un dispositif également utilisé après les attentats

L'épidémie de Coronavirus n'est pas la seule situation a avoir entraîné des aménagements dans les grilles de programmation des chaînes de télévision ou les salles de cinéma. Ainsi, en 2015, après les attentats survenus à Paris au Bataclan et au Stade de France, le film "Made in France" avait été déprogrammé : il évoquait en effet des djiadistes à Paris. Un écho tragique à la situation de l'époque.

La même chose avait eu lieu l'année suivante après l'attentat de Nice : le distributeur Studio Canal avait demandé la déprogrammation du long-métrage Bastille Day, mettant en scène Idris Elba, et imaginant les préparatifs d’une attaque terroriste en France la veille du 14 juillet.

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