“Humanity 1”, le navire qui sème la discorde entre l’Allemagne et l’Italie

ANTONIO PARRINELLO/REUTERS

Ce n’était qu’une question de temps avant que cela ne se produise. Lorsque Giorgia Meloni a remporté les élections et qu’un gouvernement de droite s’est installé au pouvoir à Rome, on se doutait que des tensions se cristalliseraient sur le thème des débarquements de migrants sur les côtes italiennes. Il n’a fallu que quelques semaines pour que ces prévisions se réalisent.

Depuis la fin d’octobre, en effet, trois bateaux d’ONG ayant sauvé des migrants en mer se sont approchés des ports transalpins. Deux d’entre eux battent pavillon norvégien (Ocean Viking et Geo Barents) ; le troisième, Humanity 1, est allemand. À ce jour, aucun d’entre eux n’a reçu d’autorisation de débarquer ses passagers.

“Solidarité européenne”

Une politique assumée par le nouveau ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, qui a expliqué dans une interview au quotidien milanais Corriere della Sera la ligne qu’il entend suivre sur cette question. “Nous ne pouvons pas prendre en charge les migrants recueillis en mer par des navires étrangers qui agissent sans se coordonner avec les autorités. Pour le moment, ces événements représentent 16 % des personnes qui débarquent en Italie, mais puisque nous prenons déjà en charge les 84 % de migrants restants qui débarquent chez nous ou que nous sauvons en mer, notre souhait est que la solidarité européenne pour ces 16 % se concrétise.”

Ce que cela signifie dans les faits, l’Italie l’a rapidement montré dans un cas particulièrement médiatisé : celui du bateau Humanity 1. Puisque ce navire bat pavillon allemand, dans la logique du gouvernement de Rome, il revient à Berlin de s’occuper des migrants sauvés par celui-ci.

Ainsi, résume Sky TG24, “dès le 23 octobre, le gouvernement italien a demandé à l’Allemagne […] de prendre en charge les personnes sauvées par Humanity 1 [une requête identique a été adressée à la Norvège]”. Après quelques jours de réflexion, une réponse est effectivement arrivée de Berlin, mais probablement pas celle que l’exécutif de Rome espérait.

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