Hulot ou un bigorneau, rien ne changera

Le ministère de l’Ecologie restera un portefeuille fantoche tant que le capitalisme court-termiste sera le modèle économique dominant.

Mardi dernier, dans son fracassant testament radiophonique en forme de cri d’alarme ( Libération du 29 août), Nicolas Hulot l’a martelé : tout seul, un ministre de l’Ecologie, aussi sincère, déterminé et populaire soit-il, ne peut rien. Rien du tout. Tant que le sommet de l’Etat et les rouages de nos institutions censées défendre l’intérêt général seront aux mains des lobbys servant des intérêts privés, il ou elle aura au mieux «un peu d’influence», comme l’a dit Hulot, mais «pas de pouvoir».

Tant que le capitalisme financier mondialisé dictera sa loi, et même si ce dernier fait mine de se repeindre en vert, le business as usual mortifère perdurera sans vergogne. Tant que les grandes banques et les multinationales de l’agrochimie ou des énergies fossiles imposeront leurs objectifs de maximisation du profit à très court terme au mépris du climat, de la biodiversité, de la santé humaine et donc de l’avenir même de notre civilisation à brève échéance, peu importe qui remplace Hulot. Le problème n’est pas la personne qui se trouve à ce poste impossible qu’est celui de ministre de l’Ecologie. Qu’il s’agisse de Hulot, d’une plante verte, de François de Rugy, d’un bigorneau ou du pape, le résultat sera le même. Kif-kif. Rien ne changera, ou si peu. Et l’écologie perdra la plupart des arbitrages. La loi mobilités, maintes fois repoussée et vidée cet été de l’essentiel de sa substance, risquera d’oublier le vélo et les transports en commun et de ne pas taxer le transport routier de marchandises qui demeure, après l’abandon de l’écotaxe poids lourds, exonéré de toute contribution quant aux externalités qu’il produit. La programmation pluriannuelle de l’énergie risque, elle, de ne pas acter noir sur blanc le nombre de réacteurs nucléaires devant fermer sous le quinquennat. La France risque de ne pas défendre le verdissement de la politique (...)

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