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A huit mois de la présidentielle, la gauche plus éclatée que jamais

Anne Hidalgo et Yannick Jadot à Paris en avril 2021 - Thomas Samson
Anne Hidalgo et Yannick Jadot à Paris en avril 2021 - Thomas Samson

Des écologistes suspendus au résultat de leur primaire fin septembre, des socialistes qui attendent la déclaration officielle de candidature d'Anne Hidalgo... Si une partie de la gauche en est encore à désigner son candidat, la France insoumise accèlère.

Jean-Luc Mélenchon a lancé officiellement sa campagne présidentielle dimanche dans la Drôme, sans attaque frontale pour ses éventuels concurrents à gauche. Le député des Bouches-du-Rhône a préféré cibler "l'absention, piège à con", Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

• Mélenchon accélère

"L'abstention est le pire qui puisse nous arriver. Les sondages disent que plus ça vote, plus nous sommes forts; moins ça vote, plus Le Pen et Macron sont forts", a-t-il martelé.

Un positionnement qui s'explique par son besoin d'élargir sa base électorale pour le professeur de science politique, Rémi Lefebvre.

"Il sait que ce n'est pas suffisant de mobiliser l'électoral traditionnel de gauche. Il lui faut aussi mobiliser l'électorat populaire (...). Et pour cela, il pense qu'il faut être clivant, protestataire et parler aux antivax."

Une stratégie qui pour l'instant semble payante dans les sondages. Le dernier baromètre Harris interactive donne Jean-Luc Mélenchon à 11% au premier tour en 2022 devant Anne Hidalgo (7%) et Yannick Jadot (6%), tous deux au coude-à-coude.

• Hidalgo se prépare

Star de la rentrée politique du parti socialiste ce weekend à Blois (Loir-et-Cher), la maire de Paris n'a toutefois pas encore officialisé sa candidature à la présidentielle. Une décision logique pour le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

"Le moment est venu de reprendre l'offensive idéologique et culturelle."

Ce soutien contrarie toutefois certains au PS, à l'instar de Stéphane Le Foll, le maire du Mans. Celui qui se voit comme le possible challenger d'Anne Hidalgo demande un "grand débat d'idées".

Malgré la relative unanimité autour de la candidature d'Anne Hidalgo, une primaire interne prévue par les statuts du parti sera organisée à l'automne. Une première étape avant de devoir élargir sa base électorale.

Une équation moins évidente qu'il n'y paraît. "Elle devra à la fois attirer les électeurs de gauche qui avaient voté Macron et chercher des électeurs plus à gauche" estime ainsi le spécialiste de la gauche, Rémi Lefebvre.

• Pour les écolos, un présidentiable ou un écologiste pur jus

Enfin, parmi Europe Ecologie Les Verts, deux favoris semblent se dessiner pour gagner la primaire: Eric Piolle et Yannick Jadot. Deux profils très différents: si le maire de Grenoble est très apprécié des militants, Yannick Jadot est jugé plus rassembleur.

"Les électeurs vont-ils désigner en septembre un présidentiable ou un militant vert? Là est toute la question de cette primaire" avance Rémi Lefebvre.

Enfin, l'ancien ministre Arnaud Montebourg annoncera le week-end prochain sa candidature à la présidentielle - sans passer par la case primaire, précise-t-il.

Tous ces candidats se maintiendront-ils jusqu'au bout de la campagne présidentielle ou espèrent-ils que les sondages départageront les uns et les autres avec des désistements à la clef? Réponse dans les mois à venir.

Article original publié sur BFMTV.com