Hugo Clément visé par une enquête pour avoir filmé un site Seveso sans autorisation
L’équipe d’Hugo Clément pour l’émission « Sur le front », a fait l’objet d’un contrôle de police après avoir utilisé des drones pour filmer le site industriel Air Liquide de Port-Jérôme-sur-Seine.
MEDIAS - La justice a ouvert une enquête après le survol d’une zone interdite par un drone utilisé par le journaliste Hugo Clément (« Sur le Front ») lors d’un reportage sur la production d’hydrogène par Air Liquide en Seine-Maritime, a indiqué mercredi le procureur du Havre.
Dans une vidéo publiée ce mardi 1er mars sur son compte Instagram, le journaliste, militant déclaré de la protection de l’environnement, annonçait avoir fait l’objet d’un contrôle de police à proximité du site industriel Air Liquide de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime). Il y montrait notamment la saisie de matériel par une « substitut du procureur » dans le coffre d’une voiture, encadrée par des véhicules de police.
« On a envoyé des demandes de tournage, sans succès. Refus sur refus. Du coup, on est venus quand même, sans autorisation », affirme-t-il.
Selon une source policière, l’équipe, composée d’Hugo Clément et de deux autres personnes, a été vue en train de filmer le site classé « Seveso » d’Air Liquide de Port-Jérôme, situé dans un vaste complexe abritant de nombreuses autres installations chimiques et pétrolières, comme la raffinerie Esso.
Un délit « passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende »
Le service de sécurité du site a alerté la police qui est intervenue. Les journalistes n’ayant pas d’autorisation de tournage et un drone étant visible dans leur véhicule, ils ont prévenu le parquet.
« Le code de procédure pénale impose que les perquisitions dans les locaux d’une entreprise de presse ou dans les véhicules professionnels de ces entreprises soient effectuées par un magistrat », a expliqué à l’AFP le procureur de la République du Havre, Bruno Dieudonné.
« Un substitut s’est déplacé sur les lieux à cette fin. Deux drones équipés de caméras ont été saisis et seront exploités » dans le cadre d’une enquête « ouverte pour survol par un aéronef d’une zone interdite, délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende », précise-t-il.
Air Liquide ne compte pas porter plainte
« Il n’y a eu aucune mesure de garde à vue et les personnes retenues sur place par le service de sécurité et contrôlées par la police seront entendues ultérieurement », ajoute Bruno Dieudonné.
Interrogée par l’AFP, la société Air Liquide « confirme avoir été sollicitée par l’équipe de Sur le Front, et avoir répondu en détail à leurs questions ». L’entreprise, qui dit ne pas avoir l’intention de porter plainte, « rappelle que le site de Port-Jérôme a été ouvert à la presse à de nombreuses reprises ».
Sollicité, Hugo Clément n’a de son côté pas souhaité donner davantage de précisions. « Nous raconterons tout en détail dans notre émission Sur le front », sur France 5, écrit-il dans un courriel.
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