Hugo Chávez, silence à l’hôpital

Les nouvelles sont diffusées au compte-gouttes. Comme si les autorités vénézuéliennes voulaient habituer peu à peu la population à l’irrémédiable. Lundi, l’état de santé du président Hugo Chávez a connu une «aggravation» en raison «d’une nouvelle et grave infection» respiratoire, a annoncé le ministre de la Communication, Ernest Villegas. Rentré par surprise à Caracas le 18 février après avoir été opéré pour la quatrième fois d’un cancer à Cuba, Chávez est hospitalisé depuis à l’hôpital militaire, un établissement qui est loin d’avoir été transformé en bunker par la présence du Président.

Si la sécurité y a été renforcée, l’entrée est à peine filtrée. La garde présidentielle a installé un détecteur de métaux, mais ne contrôle pas l’identité des visiteurs. Alors que des snipers avaient été placés sur les toits lors de la dernière hospitalisation, ils sont cette fois invisibles. Le 9e étage, entièrement rééquipé pour accueillir Chávez, n’est pas plus surveillé. La direction y a juste installé quelques caméras et une dizaine de militaires patientent avec désinvolture devant les ascenseurs, un étage plus bas. Les escaliers ont beau être bloqués par des grilles, personne ne contrôle ces accès.

De fait l’ambiance est si calme aux alentours que certains en viennent à douter de la présence de Chávez. Tel Pedro, un vendeur ambulant installé à deux pâtés de maisons de l’hôpital : «Il y a plus de militaires que d’habitude, mais tout ça, c’est du vent, on n’a toujours pas vu le Président à la télévision, rien ne dit qu’il est là. Où sont ses docteurs ?» D’après un médecin de l’hôpital, l’équipe qui soigne Chávez est totalement inaccessible, et invisible : «Elle monte depuis le parking par un ascenseur privé et n’a aucun contact avec nous, pas même dans la cantine.»

De nombreuses mesures ont cependant été prises pour éviter les fuites. Comme au Centre d’investigation médico-chirurgical (Cimeq) de Cuba, où était soigné Hugo Chávez jusqu’à son retour à Caracas, les chefs de (...)

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