Hugo Chávez, du charisme au «chavisme»

A San Salvador, où plusieurs partisans se sont réunis après l'annonce de la mort de Chávez, le 5 mars.

Un serment scellé dans une garnison de province, un putsch manqué qui l'amène en prison, les victoires politiques et une ferveur populaire jamais démentie. Ou comment s'est construite la légende Chávez.

Il avait fait carton plein. Mais la maladie ne lui aura pas laissé le temps de profiter de son triomphe électoral. Réélu haut la main à la tête de la République bolivarienne du Venezuela en octobre, principal acteur de la déferlante du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV, au pouvoir) lors des élections régionales de décembre, le président Hugo Frias Chávez a rendu les armes mardi. Victime à 58 ans du cancer dans la région pelvienne, découvert en juin 2011, pour lequel il avait été opéré à quatre reprises et était soumis à de lourdes séances de chimiothérapie à Cuba, au Centre de recherches médico-chirurgicales de La Havane (Cimeq). «El Comandante» est mort à Caracas.

Dès l’annonce de son décès, les habitants des ranchos (bidonvilles) et des barrios (quartiers) pauvres de la capitale et des principales villes vénézuéliennes se sont précipités dans les rues pour manifester leur tristesse et leur désarroi. Idole des classes les plus défavorisées, Chávez s’était assuré de leur soutien inconditionnel durant ses quatorze années passées au palais Miraflores, le siège de la présidence, en les faisant profiter d’ambitieux programmes sociaux (misiones). Cette préoccupation permanente – quasi obsessionnelle – de réduire la misère au Venezuela était saluée y compris par ses opposants. Ainsi Henrique Capriles, son concurrent de droite malheureux à la dernière présidentielle, ne manquait pas de souligner que «Chávez a mis la pauvreté au centre du débat national et a impulsé une vision globale de tout ce qu’il fallait faire en même temps : l’alimentation, la construction de logements, l’amélioration des services publics, l’éducation, la santé…»

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