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HSBC a quintuplé son bénéfice au 3e trimestre, inquiétudes sur les coûts

par Sumeet Chatterjee et Lawrence White

HONG KONG (Reuters) - HSBC Holdings a fait état lundi d'une hausse de ses coûts au troisième trimestre, occultant un bénéfice imposable plus que quintuplé au troisième trimestre grâce au développement de ses activités en Asie, son principal marché.

Les coûts de la première banque européenne par la capitalisation boursière ont augmenté de 7% au troisième trimestre, une hausse supérieure aux attentes, en raison des investissements dans ses activités de banque de détail et de gestion de fortune. Les versements de bonus ont également pesé.

Ces résultats illustrent la difficulté de la voie empruntée par HSBC, qui navigue entre réductions de coûts et croissance.

Le titre HSBC coté à Londres abandonne 1,66% à 735,9 pence vers 11h55 GMT, la troisième plus forte baisse de l'indice FTSE-100 qui recule de 0,31% au même moment. A Hong Kong, le titre avait auparavant fini en hausse de 0,26%.

La banque a fait état d'un bénéfice imposable de 4,6 milliards de dollars (3,96 milliards d'euros) au troisième trimestre contre 843 millions de dollars il y a un an.

Le résultat est à peu près conforme aux attentes des analystes, qui anticipaient en moyenne 4,7 milliards de dollars.

Le bénéfice du troisième trimestre 2016 avait été fortement amputé par des charges de 1,7 milliard de dollars liées à la vente de la filiale brésilienne de la banque et à des effets négatifs de taux de change.

Début octobre, HSBC a désigné John Flint, actuel responsable des activités de banque de dépôt et de gestion de fortune, pour succéder à Stuart Gulliver au poste de directeur général, s'en tenant à son habitude de promouvoir des candidatures en interne pour assumer les plus hautes responsabilités. Le nouveau directeur général prendra ses fonctions en février 2018.

Le tandem constitué par John Flint et le président du conseil d'administration Mark Tucker, deux fins connaisseurs de l'Asie, devrait accélérer le repositionnement de la banque dans cette région, estiment les analystes.

Après la crise de 2008, la banque britannique s'est restructurée en réduisant la voilure et en mettant le cap à l'est. Ses derniers résultats montrent qu'elle a su renouer avec la croissance, mais au prix d'une hausse de ses coûts.

"Nous avons connu une bonne dynamique, les investisseurs montrent un solide appétit non seulement à Hong Kong mais aussi plus loin en Asie" a déclaré à Reuters le directeur financier Ian Mackay.

Le bénéfice imposable généré par les activités en Asie a augmenté de 10% au troisième trimestre, à 4 milliards de dollars. La perte accusée par la banque en Europe s'est réduite à 50 millions de dollars, contre 1,6 milliard il y a un an.

"Notre réseau international continue à afficher une forte croissance (...) et notre stratégie tournée vers l'Asie génère des rendements élevés et une croissance des crédits, particulièrement à Hong Kong", déclare Stuart Gulliver dans un communiqué.

La banque relève que le rendement des fonds propres a quasiment doublé à 8,2% sur les neuf premiers mois de l'année, mais ne donne pas de calendrier pour atteindre son objectif de long terme de 10%.

"Nous n'aurons pas atteint les 10% d'ici la fin 2017, mais nous allons dans la bonne direction", a précisé Ian Mackay.

PLUS DE LA MOITIÉ DES BÉNÉFICES EN ASIE

HSBC a pu augmenter son matelas de fonds propres en dépit de ses rachats d'actions et du maintien de ses dividendes.

La banque a lancé en juillet un programme de rachat d'actions de deux milliards de dollars, le troisième en l'espace d'un an.

Elle réalise plus de la moitié des ses bénéfices en Asie et son "pivot" régional se situe autour de la région chinoise du delta de la rivière des Perles, où des milliards sont investis et où elle compte développer son activité de banque de détail et de gestion de patrimoine.

Le nombre de clients en Chine continentale pour ces deux dernières activités a augmenté de plus de 70% depuis le début de l'année, a indiqué HSBC.

Le ratio de fonds propres CET 1 s'établissait à 14,6% à la fin septembre, en léger repli par rapport à celui de 14,7% trois mois plus tôt mais conforme au consensus.

Le ratio devrait s'améliorer à moyen terme avec le rapatriement de huit milliards de dollars logés dans sa filiale américaine, auquel la Réserve fédérale a donné son feu vert l'année dernière.

HSBC a publié un revenu FICC (obligations, changes, matières premières) en repli de 5% sur la période juillet-septembre. Certaines de ses concurrentes comme Barclays ont vu le leur baisser de plus de 20% au troisième trimestre.

La banque a par ailleurs indiqué qu'elle pourrait transférer moins d'un millier de postes à Paris après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)