« HPI » et « LFAUIT » : le tournage de plusieurs séries et émissions est perturbé par une grève
CULTURE - Les téléspectateurs vont une nouvelle fois devoir faire preuve de patience. Alors que la grève à Hollywood s’est achevée le 9 novembre, en France, elle commence à peine. Les tournages de plusieurs séries et émissions sont perturbés en raison d’une mobilisation des techniciens pour leurs salaires, a appris l’AFP d’après des sources concordantes.
Selon le SPIAC-CGT, 56 équipes de tournage et de postproduction ont voté pour des grèves et des débrayages. Plusieurs tournages sont actuellement à l’arrêt. Celui de la série à succès HPI avec Audrey Fleurot diffusée sur TF1 en fait partie. Après un arrêt jeudi 9 novembre, les journées de tournage du mercredi 15 et jeudi 16 ont également été annulées, a indiqué le producteur exécutif de la série.
De même pour la série quotidienne Déter coproduite par France Télévisions. Le tournage a lui été stoppé mercredi près de Rennes, et risque de ne pas reprendre jeudi, selon le directeur de production.
Les séries Marie-Antoinette de Canal+, Le crime lui va si bien de France Télévisions, ou encore Trash d’Amazon Prime Video sont aussi à l’arrêt. Sont également touchées les émissions Top Chef et La France A Un Incroyable Talent, diffusées sur M6.
La colère des techniciens de l’audiovisuel français
Selon l’AFP, les syndicats estiment que bien que la grève ne soit « pas encore aussi médiatisée que la crise des scénaristes et acteurs aux États-Unis, la colère qui s’exprime parmi les professionnels de la production audiovisuelle traduit des formes identiques de désarroi ».
Avec le SNTPCT et la CFTC Media+, le SPIAC-CGT (syndicat des professionnels des industries de l’audiovisuel et du cinéma) relève que, « depuis 2007, du fait de la non-revalorisation des salaires minima, les salariés ont perdu 20 % de pouvoir d’achat dans ce secteur ». Au total, 10 000 à 15 000 techniciens sont concernés.
« Ils ont vu leurs conditions de travail se dégrader, les amplitudes de travail ont explosé avec l’arrivée des plateformes numériques, et ils restent confrontés à une égale précarité de l’emploi », selon un communiqué relayé par l’AFP.
Le début de la lutte syndicale
Une assemblée générale est prévue jeudi 16 novembre dans l’après-midi pour décider d’une éventuelle suite à cette mobilisation. Du côté des employeurs, l’Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA), devant laquelle un rassemblement est prévu mercredi après-midi, a évoqué un mouvement « suivi » et qui « grossit ».
Pour leur part, les sociétés de production répondent qu’après deux coups de pouce déjà en 2023, elles ne sont « pas en capacité de répondre favorablement » aux nouvelles demandes de hausse des salaires, a déclaré à l’AFP Stéphane Le Bars, délégué général de l’USPA, parmi les organisations représentatives du secteur.
Soulignant « l’environnement ultra-contraint », entre « hausse des coûts de production » et « baisse des apports des diffuseurs », privés comme publics, il donne rendez-vous aux syndicats en 2024.
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