Horizons, Modem, Renaissance... Ces députés qui s'émancipent de la coalition présidentielle
À peine un mois après le début de la nouvelle législature à l'Assemblée nationale, des députés de la coalition présidentielle font déjà entendre leurs différences. BFMTV.com a décortiqué le vote des élus d'Ensemble, qui comprend Renaissance (ex-LaREM), Horizons et le Modem. Ce sont les proches d'Édouard Philippe qui prennent le plus leur distance.
Des députés Horizons font passer le message de Philippe
Parmi les députés Horizons qui votent le moins les textes défendus par le gouvernement, on trouve Thierry Benoit et Naïma Moutchou, vice-présidente de l'Assemblée nationale, avec respectivement 32% de vote et 30% de votes contre l'exécutif. Yannick Favennec-Bécot (13%) et Laurent Marcangeli (6%), le patron du groupe, font également entendre leur propre voix.
13 députés sur les 30 que compte le groupe ont d'ailleurs voté samedi en faveur d'un amendement permettant d'allouer 120 millions d'euros aux départements pour faire face à la revalorisation du RSA qu'ils versent aux allocataires, contre l'avis de la majorité. De quoi y voir pour certains des velléités d'indépendance de l'ancien Premier ministre, qui s'appuierait sur ses députés pour envoyer un message à Emmanuel Macron.
Dans le viseur de l'ancien locataire de Matignon, plusieurs échéances justifient cette volonté d'autonomie, à commencer par les élections sénatoriales en 2023. L'ancien Premier ministre compte bien y faire entrer ses troupes et doit, pour y faire parvenir, séduire les élus locaux qui votent pour les sénateurs. De quoi justifier le vote d'un amendement qui leur est très favorable.
Bergé demande "la loyauté"
Mais Édouard Philippe se projette évidemment bien au-delà de la chambre haute et pense à 2027. Ces derniers temps, l'ancien Premier ministre n'a d'ailleurs pas hésité à envoyer des "cartes postales" aux Français. Lancement d'une campagne d'adhésion à son propre parti début juillet, proposition d'une grande coalition à Emmanuel Macron en juin dernier sur le plateau de BFMTV...
Le maire du Havre fait entendre sa propre partition, sans hésiter à prendre ses distances avec la politique gouvernementale, comme dans un entretien à Challenges à l'automne dernier, dénonçant une "danse au-dessus du volcan" au lieu "de mesures drastiques" de réduction de la dette.
Ces défections font d'autant plus mauvais effet que, confrontée à l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, chaque voix compte pour permettre à la coalition présidentielle de faire voter ses textes.
"Je considère que la loyauté qui doit être la nôtre entre les trois groupes doit tenir, que ce soit en début de mandat, en milieu de mandat ou en fin de mandat", a d'ailleurs lancé ce mercredi Aurore Bergé devant l'Association des journalistes parlementaires, en guise d'avertissement.
Le Modem pas toujours d'accord
Plusieurs députés Modem ont également pris leur distance avec la coalition présidentielle comme Élodie Jacquier-Laforge et Maud Petit qui ont voté en suivant les consignes de l'exécutif respectivement à 82% et 86%. François Bayrou n'avait déjà pas hésité à faire part de son désaccord avec la macronie quand Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance, avait annoncé vouloir inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution.
"Est-ce que dans l'état où se trouve le pays, est-ce qu'il est bon, est-ce qu'il est utile de faire ça alors?", avait demandé le patron du Modem sur BFMTV le 26 juin dernier.
Deux députés de Renaissance n'ont pas non plus été dans la droite ligne du gouvernement comme Lionel Causse, un ancien socialiste et Stella Dupont, qui avait appelé à taxer les super-profits, contre la volonté du ministre de l'Économie Bruno Le Maire et la présidente du groupe Aurore Bergé.