"Honte à vous": Macron interpellé sur Gaza et le Liban par des manifestants à Montréal
Emmanuel Macron a été vivement pris à partie sur le conflit à Gaza et au Liban pendant un bain de foule à Montréal ce jeudi 26 septembre, a pu constater BFMTV sur place. "Honte à vous", "vous avez du sang sur les mains", "vous tuez des bébés en Palestine", ont lancé des manifestants au président de la République française qui sortait d'une conférence de presse avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
Le chef de l'État s'est attaché à répondre point par point, en anglais, sans réussir à inverser le cours de la discussion. Concernant Gaza, "soyons clairs, nous ne vendons pas d'armes, nous demandons un cessez-le-feu, nous sommes allés au Conseil de sécurité pour cela", a-t-il argumenté.
"Vous devez démissionner"
"En parallèle, nous devons travailler tous ensemble et décider ce que nous allons faire pour engager tous les pays de la région à stopper les groupes terroristes", a-t-il ajouté. La manifestante la plus virulente a alors répliqué que le mouvement islamiste palestinien Hamas n'était "pas un groupe terroriste mais de résistance".
"Non, ce que vous dites est inacceptable. Ils ont tué des centaines de personnes", a répliqué Emmanuel Macron en référence à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël.
Exaspérée, la jeune femme a fini par lâcher: "Si vous êtes au pouvoir et ne pouvez rien changer, vous devez démissionner!".
"Vous n'avez rien fait"
Le président a, par ailleurs, rappelé son action pour le Liban, après avoir estimé lors de sa conférence de presse que ce serait "une faute" de la part du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de refuser le cessez-le-feu proposé au Liban et qu'il prendrait la "responsabilité" d'une escalade régionale.
Un autre manifestant lui a répliqué: "Quand vous êtes venu au Liban après les explosions (en août 2020 NDLR) vous n'avez rien fait." Réponse du président: "Nous avons fait le maximum, mais nous ne sommes pas le substitut du gouvernement libanais".
Ce dernier a confié sa frustration, déclarant à BFMTV: "S'ils savaient comme on se bat pour que ça aille mieux. Je comprends l'émotion, je le partage et on la vit. Mais après, on ne peut pas ne pas sentir une forme d'injustice quand on se sent pris à partie. On le voit partout, en France c'est aussi très vrai".
À la dernière étape de sa visite au Canada, devant la communauté française de Montréal, une cinquantaine de manifestants l'attendaient encore en scandant, cette fois en français, "Honte à vous", "Solidarité avec la Palestine", "Macron démission".