Hongrie: certains réfugiés ukrainiens ne sont plus les bienvenus
Des milliers d'Ukrainiens viennent de perdre leur droit au logement d'État en Hongrie, en raison d'un décret entré en application le 21 août. Le gouvernement Orban a dressé une liste de treize régions où il y a des combats. Le gouvernement estime que toutes les autres régions sont sûres, et que leurs ressortissants peuvent rentrer chez eux ou bien rester en Hongrie, mais à leurs frais. L'une de ces régions sûres est la Transcarpatie, zone frontalière de la Hongrie.
Sur les 46 000 ukrainiens enregistrés en Hongrie, pays d'Europe qui accueille le moins d'entre eux, beaucoup travaillent et ont les moyens de louer un appartement. Ce sont les plus vulnérables (au moins 4 000 personnes), logés dans des centres d'hébergement, qui sont touchés de plein fouet par ce nouveau décret.
Le paradoxe est que ces personnes sont souvent des familles roms de langue hongroise, qui appartiennent à la minorité magyare d'Ukraine. Les premières évictions ont commencé.
Ilona L. préfère garder l'anonymat. Elle s'est réfugiée en Hongrie avec ses deux jeunes enfants. Elle a un statut de réfugiée temporaire, mais n'a plus droit au logement financé par l'État. Car elle vient d'une zone frontalière de la Hongrie, la Transcarpatie, une région sûre, selon le gouvernement Orban.
Mais pour Ilona, pas question de rentrer en Ukraine. « L'hiver va bientôt arriver, il y a des coupures de courant tout le temps. Et notre maison a été vandalisée, elle est inhabitable ! »