Hong Kong: le Parlement chinois adopte une loi controversée sur la sécurité nationale

La cheffe de l'exécutif à Hong Kong, Carrie Lam lors d'une conférence de presse à Hong Kong, , le 30 juin 2020. - Anthony WALLACE © 2019 AFP
La cheffe de l'exécutif à Hong Kong, Carrie Lam lors d'une conférence de presse à Hong Kong, , le 30 juin 2020. - Anthony WALLACE © 2019 AFP

Le texte fait craindre une répression de toute opposition politique dans l'ex-colonie britannique. Ignorant les appels des Occidentaux, le parlement chinois a adopté ce mardi la loi controversée sur la sécurité nationale à Hong Kong, ont annoncé des médias du territoire semi-autonome.

"La loi sur la sécurité nationale à Hong Kong a été officiellement adoptée", s'est félicité mardi dans un communiqué le DAB, principal parti hongkongais pro-Pékin. Le parlement national à Pékin a voté ce texte à l'unanimité, ont affirmé mardi matin Now TV, RTHK et le South China Morning Post.

Une loi contre la "subversion"

Difficile pour l'heure de connaître les réelles conséquences du texte: son contenu précis est resté secret jusqu'à présent. Pour le gouvernement central, elle vise à ramener la stabilité dans l'ex-colonie britannique secouée l'an passé par des manifestations monstres contre le pouvoir central.

L'agence de presse officielle Chine nouvelle en avait toutefois donné en juin les grandes lignes, affirmant que la loi entend réprimer le "séparatisme", le "terrorisme", la "subversion" et la "collusion avec des forces extérieures et étrangères".

Les opposants redoutent qu'elle serve à museler toute dissidence et à enterrer la semi-autonomie et les libertés dont jouissent les habitants de Hong Kong. Ce texte, élaboré en seulement six semaines, ontourne le conseil législatif local. Un "organe de sécurité nationale", relevant du gouvernement central, devrait être institué à Hong Kong - une première. Il sera notamment chargé de collecter des informations.

"Cela marque la fin de Hong Kong tel que le monde la connaissait. Avec des pouvoirs étendus et une loi mal définie, la ville se transformera en un État de police secrète", a tweeté mardi Joshua Wong, une des figures du mouvement pro-démocratie hongkongais

L'exécutif local refuse de confirmer

Lors de sa conférence de presse hebdomadaire du mardi matin, la cheffe de l'exécutif local, Carrie Lam, a refusé de dire si ce texte a été effectivement adopté.

"Je pense qu'en ce moment, il ne me revient pas de commenter les questions relatives à la loi sur la sécurité nationale", a-t-elle déclaré.

Pour l'opposition pro-démocratie de Hong Kong et pour plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis, le G7 ou encore l'Union européenne (UE), cette loi est au contraire une attaque contre l'autonomie et les libertés du territoire.

Article original publié sur BFMTV.com