Hong Kong: Londres dénonce une atteinte aux conditions de rétrocession

HONG KONG: LONDRES DÉNONCE UNE ATTEINTE AUX CONDITIONS DE RÉTROCESSION

LONDRES (Reuters) - La loi sur la sécurité qui vient d'entrer en vigueur à Hong Kong est une violation manifeste de la Déclaration conjointe de 1984 qui garantit un haut degré d'autonomie à l'ancienne colonie britannique ainsi que des droits et des libertés à ses habitants, a estimé mercredi Boris Johnson.

"La promulgation et l'application de cette loi sur la sécurité nationale constituent une violation claire et grave de la Déclaration conjointe sino-britannique. Elle viole le haut degré d'autonomie de Hong Kong et elle est contraire à sa loi fondamentale. La loi menace également les libertés et les droits garantis par la déclaration conjointe", a déclaré le Premier ministre britannique au Parlement.

"Nous avons clairement fait savoir que si la Chine persistait dans cette voie, nous permettrions à ceux qui ont le statut britannique d'outre-mer de venir au Royaume-Uni (...), avec la possibilité de vivre et de travailler, puis par la suite, de demander la citoyenneté, et c'est précisément ce que nous allons faire maintenant", a-t-il ajouté.

Près de 3 millions d'habitants de Hong Kong peuvent prétendre à l'obtention du passeport BNO (British National Overseas). Près de 350.000 personnes avaient ce statut en février.

Devant le Parlement, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab s'est engagé à modifier les dispositions concernant les détenteurs de ce statut.

Ces derniers se verront accorder le droit de séjourner pendant cinq ans en Grande-Bretagne pour étudier ou travailler, période à l'issue de laquelle ils pourront demander le statut de résident. Après douze mois sous le statut de résident, ils pourront faire une demande de nationalité et aucun quota ne sera appliqué, a précisé Dominic Raab.

Dans un avis aux voyageurs, le Foreign Office fait par ailleurs état d'un risque accru d'arrestation et d'expulsion du fait de la nouvelle législation.

Devant le Parlement, le secrétaire au Foreign Office a également tancé l'attitude de HSBC et d'autres banques comme Standard Chartered qui ont exprimé le mois dernier leur soutien à la loi sur la sécurité.

"A propos de HSBC et des banques, j'ai été très clair (...) : les droits et les libertés et nos responsabilités envers le peuple de Hong Kong n'ont pas à être sacrifiés sur l'autel des bonus des banquiers", a déclaré Dominic Raab.

(Kate Holton et Guy Faulconbridge, version française Jean-Philippe Lefief et Myriam Rivet, édité par Jean-Stéphane Brosse)