Publicité

Hong Kong: Le gouvernement signale une réforme de la télévision publique

HONG KONG: LE GOUVERNEMENT SIGNALE UNE RÉFORME DE LA TÉLÉVISION PUBLIQUE

par Jessie Pang

HONG KONG (Reuters) - Un audit gouvernemental du groupe audiovisuel public hongkongais RTHK a relevé des "déficiences" de gestion éditoriale et un manque de transparence dans le traitement des plaintes, des conclusions rendues publiques vendredi qui laissent entrevoir une refonte de RTHK et alimentent les inquiétudes sur la liberté de la presse.

Fondée en 1928 et parfois comparée à la BBC, Radio Television Hong Kong est le seul organe de presse indépendant, financé par des fonds publics, sur le territoire chinois. La liberté éditoriale lui est garantie par une charte.

RTHK a provoqué la colère du gouvernement hongkongais, de la police de la région administrative spéciale chinoise et de Pékin pour sa couverture des manifestations anti-gouvernementales de 2019, notamment en diffusant plusieurs enquêtes ayant débouché sur une vague de critiques contre les autorités.

L'an dernier, le Bureau du commerce a annoncé l'ouverture d'une enquête gouvernementale sans précédent sur la gouvernance de RTHK, concernant sa direction, ses finances et ses effectifs, pour vérifier son respect de la charte.

"Il y a des déficiences dans le mécanisme de direction éditoriale", est-il écrit dans un rapport de 154 pages publié vendredi, qui souligne l'absence de "processus éditoriaux et de décisions parfaitement définis et correctement documentés".

Plus tôt dans la journée, le gouvernement a nommé le secrétaire adjoint aux Affaires internes, Patrick Li, comme directeur de l'audiovisuel à compter du 1er mars.

Des partisans pro-Pékin transmettent régulièrement des plaintes contre RTHK et organisent des manifestations devant le siège du groupe audiovisuel, accusant celui-ci de partialité anti-gouvernementale.

La semaine dernière, RTHK a fait savoir qu'il suspendait la diffusion des programmes d'informations de la radio BBC après que la Chine a exclu BBC World News des réseaux télévisés, une décision soulignant la façon dont le contrôle accru de Pékin sur Hong Kong touche aussi les médias.

(version française Jean Terzian)