Des députés de Hong Kong dénoncent des persécutions contre la presse

HONG KONG (Reuters) - Une dizaine de parlementaires de Hong Kong ont appelé de manière spectaculaire mercredi au respect de la liberté d'expression et de la liberté de la presse dans la région administrative spéciale rattachée à la Chine.

Ces députés ont quitté la salle du Conseil législatif en scandant le slogan "Protégez la liberté de la presse" et en brandissant des pancartes "Presse libre. Pas de persécutions" avant le discours annuel de politique générale de Carrie Lam, la dirigeante de la "Région administrative spéciale".

Les élus entendaient protester contre le refus opposé à la demande de renouvellement d'un visa de travail déposée par un journaliste britannique, Victor Mallet, rédacteur en chef du Financial Times pour l'Asie. Etabli à Hong Kong depuis deux ans, Mallet a été informé la semaine passée que son visa ne serait pas renouvelé.

Mallet avait organisé au mois d'août une intervention d'un militant indépendantiste devant le Club des correspondants de la presse étrangères (FCC) à Hong Kong.

Lam et les autorités de la région administrative ont refusé de fournir une explication au refus opposé à sa demande.

L'ancienne colonie britannique a été rétrocédée en 1997 à la Chine suivant le principe de "un Etat, deux systèmes" qui en théorie accorde à la région un degré d'autonomie et des libertés qui ne sont pas en vigueur dans le reste de la Chine.

Mais la question de l'indépendance de Hong Kong demeure un sujet que les dirigeants chinois refusent de voir abordé.

"Nous avons exprimé notre colère et notre dégoût à Carrie Lam", a commenté la députée Claudia Mo qui a participé à la manifestation. "Elle (Lam) fait de Hong Kong une farce internationale. Elle est vraiment décidée à gouverner par la peur", a-t-elle ajouté.

Le FCC, l'un des clubs de la presse les plus influents en Asie, a précisé qu'il n'avait pas à s'opposer ou à approuver les opinions de ses intervenants mais qu'il demeurait une institution défendant la liberté d'expression.

Le refus d'accorder un visa à Victor Mallet a provoqué une vague de protestations aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a estimé mardi que cette décision avait été prise pour des "raisons politiques" et a appelé les autorités de Hong Kong à réviser leur jugement.

(James Pomfret, Clare Jim et Donny Kwok; Jean Terzian et Pierre Sérisier pour le service français)