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La Chine approuve une réforme du système électoral à Hong Kong

LA CHINE APPROUVE UNE RÉFORME DU SYSTÈME ÉLECTORAL À HONG KONG

PEKIN/HONG KONG (Reuters) - La Chine a entériné mardi une profonde réforme du système électoral à Hong Kong, qui modifie la taille et la composition de l'assemblée législative dans l'ancienne colonie britannique en faveur de personnalités favorables à Pékin, rapporte l'agence de presse Chine nouvelle.

Cette réforme s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le pouvoir chinois pour consolider son emprise sur la ville, centre financier international, après l'instauration d'une loi sur la sécurité nationale en juin dernier.

S'exprimant lors d'une conférence de presse, juste après l'approbation de la réforme du système électoral à Hong Kong, la cheffe de l'exécutif local, Carrie Lam, a déclaré que les élections législatives, initialement prévues en 2020, devraient se tenir en décembre. Elles avaient été reportées en raison de l'épidémie due au nouveau coronavirus.

La réforme électorale prévoit une augmentation de la taille du comité de sélection du chef de l'exécutif de Hong Kong, qui passera de 1.200 à 1.500 membres, tandis que le nombre de sièges au sein du Conseil législatif, le Parlement hongkongais, sera porté de 70 à 90, indique Chine nouvelle.

Sur les 90 sièges, seulement 20 seront attribués par suffrage universel direct contre 35 auparavant, ajoute l'agence.

La représentation de 117 conseillers de district au niveau communautaire au sein du comité électoral sera par ailleurs supprimée, tout comme les six sièges du conseil de district au sein du Conseil législatif, rapporte l'agence.

Les conseils de district sont la seule institution pleinement démocratique de la ville et près de 90% des 452 sièges de district sont contrôlés par les défenseurs de la démocratie depuis les élections de 2019. Ces conseils s'occupent principalement des problèmes locaux comme les transports publics ou le ramassage des ordures.

La réforme du système électoral a été approuvée sans opposition par le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale, le Parlement chinois, précise l'agence.

Dans le cadre de la réforme, un nouveau comité supervisera les candidats assumant des fonctions publiques et travaillera avec les autorités chargées de la sécurité nationale pour s'assurer de leur loyauté à l'égard de Pékin.

Les autorités chinoises ont déclaré que la réforme visait à corriger "les failles et les problèmes" qui ont menacé la sécurité nationale lors du mouvement de contestation de 2019 et à garantir que seuls les "patriotes" dirigent la ville.

Ces mesures constituent la réforme la plus importante de la structure politique de Hong Kong depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

(Yew Lun Tian à Pékin et Clare Jim à Hong Kong; rédigé par Se Young Lee et Anne Marie Roantree; version française Camille Raynaud et Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)