Le Honduras va construire une “mégaprison” de 20 000 places contre les gangs
“En annonçant des mesures ultrarépressives, le gouvernement […] accroît son discours autoritaire bien loin des aspirations démocratiques souhaitées par les Honduriens”, commente le site de Tegucigalpa Proceso Digital. Pour combattre les bandes organisées qui ravagent le pays d’Amérique centrale, le gouvernement de la présidente de gauche, Xiomara Castro, a annoncé, vendredi 14 juin, une nouvelle série de mesures qui durcissent encore plus la politique sécuritaire déjà en vigueur.
Parmi ces mesures : la construction “immédiate” d’un “centre de réclusion d’urgence”, une “mégaprison” de haute sécurité qui sera conçue pour 20 000 détenus. Une prison “dans le style Bukele”, comme la qualifie l’ensemble de la presse hondurienne
Une allusion à celle construite par le président du Salvador voisin, Nayib Bukele, dont la capacité est de 40 000 places. Dès son entrée en fonctionnement, le nouveau centre de réclusion, qui sera construit dans une zone isolée et dépeuplée du nord-est du pays, accueillera, selon les résolutions du Conseil national de défense et de sécurité (CNDS) reprises par El Heraldo, “les prisonniers actuellement détenus dans le système pénitentiaire national [pour] trafic de drogue, racket, enlèvement, trafic d’armes”, notamment.
Arrestations sans mandat
Avec un taux d’homicides de plus de 31 pour 100 000 habitants en 2023, selon le dernier rapport du site d’investigation consacré au crime organisé en Amérique latine Insight Crime, le Honduras est actuellement le pays le plus violent d’Amérique centrale. Xiomara Castro avait décrété en décembre 2022 un “état partiel d’exception” sur plus de la moitié du territoire, une mesure qui autorise notamment les arrestations sans mandat judiciaire et depuis reconduite maintes fois jusqu’à aujourd’hui.
Par ailleurs, les mesures annoncées par le CNDS renforcent les pouvoirs de l’armée contre le crime et prévoient une réforme du Code pénal pour qualifier de “terrorisme” les actions des bandes organisées.
C’est ce qu’on fait Nayib Bukele au Salvador et Daniel Noboa en Équateur, deux des présidents les plus populaires d’Amérique latine – avec Xioamara Castro –, selon la dernière enquête publiée il y a une semaine par l’institut CID Gallup, repris notamment au Honduras par La Prensa.
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