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Homme décapité en région parisienne: la classe politique exprime son horreur

Hugues Renson, au Perchoir.  - JACQUES DEMARTHON
Hugues Renson, au Perchoir. - JACQUES DEMARTHON

Un professeur d'histoire a décapité ce vendredi aux alentours de 17h près d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine. Il avait montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d'un cours d'éducation civique consacré à la liberté d'expression. Son assassin a été abattu par la police quelques minutes plus tard, à Eragny, ville voisine située dans le Val-d'Oise. L'ensemble de la classe politique a réagi devant l'horreur du crime.

Le gouvernement et la majorité appellent à l'unité

Sur les coups de 20h, les membres de l'Assemblée nationale se sont levés à l'appel du vice-président Hugues Renson, qui présidait alors la séance. "Nous avons appris avec effroi l'abominable attentat qui s'est produit. Au nom de la représentation nationale, en notre nom à tous, je tiens à saluer la mémoire de la victime", a déclaré celui-ci.

Emmanuel Macron s'est rendu à Conflans-Sainte-Honorine dans la soirée, avec plusieurs figures de l'exécutif dont son ministre de l'intérieur Gérald Darmanin. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, les y a accompagnés. "Ce soir, c’est la République qui est attaquée avec l’assassinat ignoble de l’un de ses serviteurs, un professeur. Je pense ce soir à lui, à sa famille. Notre unité et notre fermeté sont les seules réponses face à la monstruosité du terrorisme islamiste. Nous ferons face", avait-t-il tweeté auparavant.

Christophe Castaner, ex-pensionnaire de la Place beauvau, désormais président du groupe "la République en marche" au Palais-Bourbon, a publié sur le réseau social:

"Plus que jamais, je rends ce soir hommage aux hussards noirs de la République, eux qui, chaque jour, en transmettent les valeurs. Mes pensées émues vont à la famille, aux amis et aux élèves de la victime, ainsi qu’à tous ses collègues."

Marine Le Pen dénonce "un niveau de barbarie insoutenable"

La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a lancé pour sa part: "Un professeur décapité pour avoir présenté les caricatures de Charlie Hebdo: nous en sommes, en France, à ce niveau de barbarie insoutenable. L’islamisme nous mène une guerre: c’est par la force que nous devons le chasser de notre pays."

La droite demande de "grandes décisions"

L'ancien candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon, a lui aussi tweeté: "Un professeur décapité. La barbarie au coin de la rue. Voilà où mène le totalitarisme islamique que j'ai maintes fois dénoncé. Plus d'aveuglement, plus de recul! Il faut, tous ensemble, agir puissamment."

Christian Jacob, le président des Républicains, a appelé:

"Un enseignant dépositaire de l’héritage et des valeurs de laïcité de l’éducation nationale a été assassiné. Notre pays ripostera-t-il avec fermeté et détermination? Les grands discours doivent céder la place aux grandes décisions contre le terrorisme islamiste."

C'est dans la circonscription d'Antoine Savignat, qui émarge lui aussi aux Républicains, que le crime a été commis. Ce dernier a glissé devant nos caméras:

"J’ai envie de pleurer car un enseignant vient d’être décapité dans des conditions monstrueuses et déroutantes. C’est ignoble. L’école de la République, c’est l’école de la République, elle est laïque, la parole y est libre. Ma première réaction, c’est l’union nationale, il faut qu’on se soutienne tous, qu’’on soit tous solidaires face à ces comportements barbares."

François Hollande rend hommage à la communauté éducative

A gauche aussi, les réactions sont nombreuses, à commencer par celle de l'ex-président de la République, François Hollande: "Avec l’assassinat effroyable d’un professeur, la République et son école sont à nouveau la cible du terrorisme islamiste. Plus que jamais,nous devons être unis face à la barbarie et à l’obscurantisme. Mes pensées vont à la famille de l’enseignant et à toute la communauté éducative".

Son dernier Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a écrit: "Ce 16 octobre 2020 est un jour du chagrin pour la France. De tout mon cœur et de toute mon âme, je pense à ce professeur assassiné par le fondamentalisme islamiste, à sa famille, ses proches, ses collègues, ses élèves."

Olivier Faure réclame une "intransigeance totale"

Olivier Faure, député élu dans la Deine-et-Marne et premier secrétaire du PS, a publié: "Un enseignant a montré des caricatures de Mahomet à sa classe. Pour cela, il a été la cible du terrorisme islamiste. Notre intransigeance doit être totale contre la barbarie fanatique qui voudrait nous imposer son ordre".

La "nausée" de l'écologiste Julien Bayou

Secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou a adressé ses pensées à la famille du professeur: "Décapité en pleine rue pour avoir fait un cours sur la liberté d'expression et montré les caricatures de Mahomet. Nausée devant l'horreur sans limite du fanatisme djihadiste. Toutes mes pensées vont à la famille de cet enseignant."

La France insoumise propose une journée de deuil nationale

Alexis Corbière, député "France insoumise" élu en Seine-Saint-Denis, a suggéré l'idée d'une journée de deuil national: "Assassiner un enseignant, c'est frapper la République au cœur... Pourquoi pas décréter une journée de deuil national? Pourquoi pas tous porter un ruban noir en signe de deuil? Montrons notre indignation et notre unité! Ne laissons pas la haine l'emporter."

Son patron de groupe et ancien candidat à la présidentielle, jean-Luc Mélenchon, a posté: "Ignoble crime à Conflans! En fait l'assassin se prend pour le dieu dont il se réclame. Il salit sa religion. Et il nous inflige à tous l'enfer de devoir vivre avec les meurtriers de son espèce."

Une députée communiste fait part de sa "sidération"

Elsa Faucillon, députée communiste élue dans les Hauts-de-Seine, a évoqué quant à elle sa sidération: "Horreur absolue à Conflans-Sainte-Honorine. Sidérée face à cette abomination. Toutes mes pensées vont à la famille, aux collègues et élèves de ce professeur, à toute la communauté éducative sous le choc."

Article original publié sur BFMTV.com