Homme

Nous cherchons tous à comprendre ce qui a pu se passer dans le cerveau d’un homme pour que celui-ci précipite froidement, et implacablement, 150 personnes dans la mort. Plus que jamais, il importe de ne pas se laisser emporter par nos émotions, de garder la tête froide, de rationaliser. Pas facile quand même le patron de la Lufthansa - une des compagnies aériennes les plus fiables au monde - explique, des sanglots dans la voix, que, «jusque dans ses pires cauchemars, il n’aurait pu imaginer qu’une telle tragédie arrive». Un cauchemar et un incroyable pied de nez de l’histoire puisque c’est précisément une mesure de sécurité prise après les attentats du 11 Septembre (le verrouillage de la porte du cockpit) qui a permis le drame. Deux enseignements peuvent toutefois être tirés de cette affaire. Le premier, c’est que, quels que soient les progrès de la technologie, l’homme peut encore l’emporter sur la machine. Le patron de la Lufthansa l’a reconnu : «Aucun système au monde ne pouvait empêcher l’acte du copilote, quelles que soient les mesures de sécurité que vous pouvez avoir dans une société, quelle que soit la rigueur des procédures, rien ne pouvait empêcher un tel acte isolé.» Cette prééminence de l’homme sur la machine est à la fois rassurante et effrayante. Le second enseignement, celui-là, est plus constructif. Le monde entier apprend aujourd’hui qu’une fois diplômés, les pilotes ne subissent plus de tests psychologiques, seulement des examens destinés à tester leurs aptitudes techniques. Il y a là, pour le coup, un champ à investir très vite

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Repères
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