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Hommages et protestations : les funérailles très clivantes de Shinzo Abe au Japon

“Respect et contestation : les funérailles d’Abe attirent de larges foules aux objectifs opposés”, titre The Japan Times ce 27 septembre : 4 300 personnes environ ont assisté aux très controversées funérailles d’État, ce mardi, en l’honneur de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, dans l’arène Nippon Budokan de Tokyo. Parmi elles, environ 700 dignitaires et responsables étrangers, dont les Premiers ministres indien et australien et la vice-présidente des États-Unis. Dans un parc proche de cette salle où se déroulait la cérémonie, suivie par la radiotélévision publique NHK (vidéo ci-dessous), des Japonais ont fait la queue sur plusieurs kilomètres pour déposer des fleurs.

“Pendant ce temps, des milliers de protestataires de diverses organisations opposées à la cérémonie […] manifestaient devant des barrières de sécurité avec des mégaphones, des camions équipés de haut-parleurs et des pancartes”, raconte le Japan Times. Des affrontements avec la police ont éclaté, comme le montre la vidéo ci-dessous du quotidien britannique The Daily Telegraph.

Une majorité de Japonais se dit opposée à ces funérailles d’État, décidées par l’actuel Premier ministre, Fumio Kishida, de la même formation politique qu’Abe. Shinzo Abe divisait : son second passage au pouvoir, de 2012 à 2020, “a été marqué aussi par des scandales politiques, dont des accusations de népotisme. Son assassinat a mis en évidence les liens de l’Église de l’unification avec des parlementaires”, rappelle le Japan Times. L’homme de 41 ans qui lui a tiré dessus en pleine rue, Tetsuya Yamagami, nourrissait une rancœur contre Abe en raison de sa proximité avec cette “Église”, aussi appelée “secte Moon”, qu’il tient responsable de la ruine de sa famille.

“Je suis là pour une série de raisons, déclare au Japan Times Yoko, une manifestante de 72 ans, surtout parce que ces funérailles sont contraires à l’état de droit, mais aussi parce qu’Abe a laissé derrière lui divers problèmes qui sont loin d’être résolus.”

À l’inverse, un Tokyoïte de 41 ans préférant rester anonyme est venu “exprimer [sa] gratitude”. Saluant la politique étrangère d’Abe, il déclare au journal japonais anglophone qu’il ne pense pas qu’“aucun autre dirigeant ait suscité autant de respect à l’étranger”.

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