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Hollande à Erevan pour le centenaire du génocide arménien

PARIS (Reuters) - François Hollande a annoncé jeudi sa participation, le 24 avril 2015 à Erevan, aux cérémonies du centenaire du génocide arménien. Le président français, qui doit se rendre en visite d'Etat en Arménie le 12 mai prochain, a dit sa volonté de travailler à la reconnaissance universelle du génocide du peuple arménien sous l'empire ottoman, qui aurait fait un million et demi de morts. "Cette tragédie porte un nom, un seul nom : c'est le génocide. Il n'y en a pas d'autre", a dit le président de la République sous les applaudissements de milliers de personnes venues l'écouter dans les jardins d'Erevan, au coeur de Paris. La reconnaissance du génocide arménien est inscrite dans la loi depuis janvier 2001 en France, qui accueille la troisième communauté arménienne au monde. François Hollande a expliqué sa présence à Erevan le 24 avril 2015 par son souci d'oeuvrer pour "le devoir de mémoire et la reconnaissance par le monde entier du génocide arménien". S'il a dit souhaiter que "tous les esprits évoluent", le chef de l'Etat n'a pas fait de référence directe à la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a présenté mercredi ses condoléances aux descendants des Arméniens tués par les troupes de l'Empire ottoman en 1915. Dans un communiqué diffusé à la veille du 99e anniversaire du début du massacre, qu'Ankara refuse de reconnaître comme un génocide, le chef du gouvernement turc a parlé d'événements aux conséquences "inhumaines". Invité par la presse à réagir aux propos de Recep Tayyip Erdogan après son discours, François Hollande a noté un progrès dans la position turque mais l'a jugée encore insuffisante. "C'est un mot qu'il faut entendre mais qui ne peut pas encore suffire. Ce qui doit être dit c'est ce qui s'est produit, même s'il y a là une évolution", a-t-il déclaré. Présent à la cérémonie parisienne, Patrick Devedjian, député UMP des Hauts-de-Seine, d'origine arménienne, a dit attendre de François Hollande un message clair lors de sa visite à Erevan. "Qu'il fasse à peu près autant que Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy quand ils y sont allés : qu'il demande à la Turquie de reconnaître le génocide arménien", a-t-il dit à la presse. (Elizabeth Pineau, édité par Grégory Blachier)