Publicité

Hollande sonne la mobilisation des ministres contre Le Pen

François Hollande a demandé mercredi en conseil des ministres à tout le gouvernement de "s'engager pleinement dans la campagne électorale pour que Marine Le Pen ait le score le plus bas possible", a rapporté le porte-parole du gouvernement. /Photo prise le 23 avril 2017/REUTERS/Georges Gobet

PARIS (Reuters) - François Hollande a demandé mercredi en conseil des ministres à tout le gouvernement de "s'engager pleinement dans la campagne électorale pour que Marine Le Pen ait le score le plus bas possible", a rapporté le porte-parole du gouvernement. Le chef de l'Etat, qui a invité à voter pour l'autre finaliste, Emmanuel Macron, a demandé à chacun d'être "totalement mobilisé dans cette campagne", a ajouté Stéphane Le Foll. Ce dernier a ajouté pour sa part que "si la victoire est probable, d'Emmanuel Macron, le problème c'est le score du Front national. "Ce n'est pas pareil, à un deuxième tour de l'élection présidentielle, d'être autour de 30-35% ou de 40%", a-t-il fait valoir. Emmanuel Macron est pour l'heure crédité dans différents sondages d'environ 60% des intentions de vote pour le 7 mai, contre 40% pour Marine Le Pen. Lors de la confrontation entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac au second tour de la présidentielle en 2002, ce dernier l'avait emporté avec 82% des voix contre 18% pour le président du Front national au terme d'un entre-deux tours marqué par une forte mobilisation populaire contre l'extrême droite. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a regretté la "banalisation" du FN constatée cette année. En 2002, "on s'est mobilisés. Là, j'ai l'impression qu'on est rentrés dans une ère de banalisation, que le loup s'est transformé en agneau, et pourtant Marine Le Pen, c'est la même politique que son père", a dit l'ancien Premier ministre dans la cour de l'Elysée. "Il y a une réalité politique profonde du Front national. Mais il y a une apparence qui est de donner un visage souriant et rassurant. Il y a une menace", a-t-il ajouté devant la presse. "SE SERRER LES COUDES" Comme lui, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a appelé à la mobilisation, saluant comme une "excellente nouvelle" le fait qu'Emmanuel Macron ait été en tête au premier tour. "La preuve : ce sont les réactions sur la scène mondiale", a-t-elle fait valoir. "Tous les pays qui ont envie que la France réussisse et qui regardent encore la France comme un phare dans le monde, avec un message à porter, se sont profondément réjouis". Interrogée sur la stratégie d'entre-deux-tours du candidat d'En Marche!, qui fait débat, Ségolène Royal a mis en avant son expérience de finaliste de l'élection présidentielle de 2007, où elle s'était inclinée face à Nicolas Sarkozy. "J'ai trop connu en 2007 les stratégies de reproche permanent - il ne fallait pas faire comme ça, il fallait parler plus vite, moins vite, trop tôt, pas assez tôt, pas comme ceci, pas comme cela -, y compris venant de mon propre camp. C'est destructeur ça", a-t-elle dit. "Il faut se serrer les coudes, avancer, être fort sur ce que l'on porte (...) pour que tout le monde soit associé aux décisions", a ajouté l'ancienne candidate socialiste. (Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)