Hollande a une solution pour le PS mais Faure ne risque pas d’apprécier
POLITIQUE - « Si c’est flou, c’est qu’il y a un loup » disait Martine Aubry. En substance, François Hollande ne dit pas autre chose à propos de la crise qui agite le Parti socialiste, toujours sans Premier secrétaire reconnu par tous, cinq jours après le vote des adhérents pour se choisir un nouveau chef.
Depuis le 19 janvier, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol s’affrontent par communiqués interposés pour savoir qui prendra la tête des socialistes. Le premier a revendiqué la victoire, conforté (par deux fois) par la direction du parti. Le second conteste les résultats et crie à la fraude. Résultat, à quatre jours du Congrès de Marseille censé officialiser le nom du nouveau Premier secrétaire, les socialistes ne voient pas du tout la vie en rose.
Dans ce contexte, François Hollande ne s’est pas privé de donner son avis. L’ancien premier socialiste estime que « quand on organise une élection, il faut que le résultat soit clair et incontestable. » « S’il ne l’est pas et qu’il y a contestation, il faut recommencer l’élection », juge-t-il dans un entretien accordé à France 3 Régions.
« Pas une question de personne mais de ligne »
« Ce n’est pas si compliqué, il y a 20 000 adhérents. Si on n’arrive pas à les consulter valablement c’est qu’une direction ne mérite pas d’être encore la direction », ajoute-t-il. Le tacle à la direction sortante - celle d’Olivier Faure - est évident. Dans la course pour la tête du parti, l’ancien président de la République, très critique avec la NUPES, a pris position en faveur de Nicolas Mayer-Rossignol, plus nuancé sur la stratégie d’alliance de la gauche qu’Olivier Faure.
« La question n’est pas une question de personne mais de ligne politique », veut-il croire. « Il y a un électorat et des citoyens qui veulent que ça change », fait valoir l’ancien chef d’État qui pointe « une droite dans le même état que la gauche » et « une extrême droite qui (...) exploite toutes les défaillances des uns et des autres ».
Ce lundi, une nouvelle rencontre entre Nicolas Mayer-Rossignol, Olivier Faure et Hélène Geoffroy, candidate malheureuse arrivée troisième d’un premier vote, n’a permis aucune avancée. Disant vouloir mettre fin à « un feuilleton affligeant », Olivier Faure a rapporté avoir proposé à Nicolas-Mayer Rossignol et Hélène Geoffroy une « direction collégiale » mais pas « trois ou quatre premiers secrétaires » comme eux le souhaiteraient sous la forme d’un « directoire ».
Le Premier secrétaire sortant a proposé à son adversaire la tête de liste socialiste aux élections européennes. En vain. « On ne m’achète pas avec des postes », réplique Nicolas Mayer-Rossignol sur Twitter, affirmant avoir fait des « propositions pour porter le renouveau du Parti socialiste ». Pour l’instant, l’heure est plutôt au retour dans le passé.
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