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Hollande parle de lutte contre le terrorisme avec Bouteflika

François Hollande a dit lundi à Alger sa volonté de renforcer le "combat commun" de la France et de l'Algérie contre le terrorisme, thème sur lequel il est venu recueillir les "conseils" d'Abdelaziz Bouteflika. /Photo prise le 15 juin 2015/REUTERS/Alain Jocard/Pool

par Elizabeth Pineau ALGER (Reuters) - François Hollande a dit lundi à Alger sa volonté de renforcer le "combat commun" de la France et de l'Algérie contre le terrorisme, thème sur lequel il est venu recueillir les "conseils" d'Abdelaziz Bouteflika. La brève visite de travail du président français survient alors qu'un double attentat attribué à la secte Boko Haram a fait au moins 27 morts à N'Djamena, au Tchad, et que des informations non confirmées font état de la mort de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, figure de l'insurrection djihadiste en Afrique du Nord et au Sahel. "La sécurité, c'est la lutte contre le terrorisme et je veux aussi souligner le combat commun contre cet ennemi terrible, implacable auquel nous avons porté des coups, et encore récemment, ces dernières heures", a dit François Hollande à son arrivée à l'aéroport Houari Boumediene. Il s'est s'entretenu avec le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, puis avec le président Abdelaziz Bouteflika, que l'on voit rarement en public en raison d'une santé fragile, à sa résidence privée de Zeralda. Les images prises au début de l'entretien montrent les deux dirigeants assis dans des fauteuils de chaque côté d'une table basse. Le président algérien a les mains sur les genoux et l'on distingue près de sa bouche un amplificateur de voix, Abdelatif Bouteflika ayant beaucoup de mal à s'exprimer depuis un accident vasculaire cérébral survenu en 2013. Selon l'entourage de François Hollande, les échanges "approfondis" ont notamment porté sur la situation au Mali et en Libye. "Avec le président Bouteflika nous avons établi une relation extrêmement confiante. Ses conseils, sa vision du monde sont particulièrement précieux", avait déclaré le président français plus tôt dans l'après-midi devant la presse au sanctuaire du martyr, monument de béton élevé sur les hauteurs d'Alger à la mémoire des victimes de la guerre d'Algérie (1954-62). MALI, LIBYE "Par rapport à ce que nous vivons : la sécurité dans le Sahel, les questions de politique étrangère comme la Libye, nous avons besoin d'avoir un travail en commun, la France et l'Algérie, c'est le sens de cette visite", a-t-il ajouté. Dans une tribune publiée en français dans Le Quotidien d'Oran et en arabe dans El Khabar, le chef de l'Etat salue le rôle joué par Alger dans le dossier du Mali, où la France intervient militairement depuis janvier 2013. Après des mois d'atermoiements, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), qui regroupe les principaux groupes rebelles touaregs du nord du Mali, a signé le 14 mai à Alger un accord de paix, tout en prévenant qu'elle exigeait de nouvelles garanties avant de signer un texte définitif. Alger et Paris oeuvrent aussi pour tenter d'amener les factions libyennes à s'entendre afin de former un gouvernement d'union nationale à même de ramener le calme dans le pays, voisin direct de l'Algérie, livré au chaos. Au plan économique, la visite de François Hollande a pour objectif de consolider les "progrès accomplis" depuis sa visite de décembre 2012 au sein d'"un partenariat d'égal à égal tourné vers le développement et vers la jeunesse", écrit François Hollande dans sa tribune. Forte d'une amitié "exigeante" avec l'Algérie, selon la formule du président français, la France veut retrouver sa place de premier fournisseur du pays d'Afrique du Nord que lui a ravie la Chine il y a deux ans. L'Algérie, riche en hydrocarbures, est handicapée par la baisse des prix du pétrole, une économie sclérosée, un chômage élevé et une lourde bureaucratie. Sur le plan politique, le pays bruisse de rumeurs quant à la succession éventuelle d'Abdelaziz Bouteflika, réélu l'an dernier pour un quatrième mandat avec plus de 80% des voix malgré son état de santé. "François Hollande ne se mêlera ni directement ni indirectement de la question de la succession de M. Bouteflika" a assuré l'entourage élyséen avant ce voyage. (Edité par Sophie Louet)