Un hiver sans salade ni tomates ?
“La famille de Tony Montalbano cultive des légumes dans le sud-est de l’Angleterre depuis des décennies. Ni les récessions, ni les chocs économiques, ni les épisodes de forte inflation ne les ont obligés à interrompre leur production.” Cette année pourtant, raconte le Financial Times, le chauffage des serres est devenu trop cher et l’agriculteur envisage de renoncer à ses récoltes de concombres.
Tony Montalbano, qui explique que le montant de ses factures d’électricité a été multiplié par cinq depuis l’an dernier, est loin d’être le seul en Europe. Un peu partout, la flambée des coûts de l’énergie pousse les agriculteurs et entreprises agroalimentaires à réduire leur production, note le journal économique. “Les cultures qui nécessitent un chauffage intensif dans les climats froids, comme les concombres, les tomates et la laitue, sont les plus directement touchées”, ajoute le FT. Mais aussi celles qui, comme les pommes en Belgique, ont besoin d’être réfrigérées pour accroître leur durée de vie. En résumé :
“La hausse des coûts de réfrigération, de chauffage et de transport a dissuadé les agriculteurs de commencer à planter.”
Et c’est toute la chaîne d’approvisionnement alimentaire européenne qui est bouleversée, le prix des engrais ou des aliments pour animaux ayant eux aussi grimpé en flèche.
Des serres dans le noir
Aux Pays-Bas, qui comptent pour un cinquième des exportations mondiales de tomates, de nombreuses serres vont s’éteindre. L’éclairage sert pourtant à la croissance de ces fruits. Situation semblable chez Alfred Pedersen & Son, le plus grand fournisseur de tomates en Suède et au Danemark. Selon le Financial Times, ce géant “fournit aux supermarchés 20 000 tonnes de tomates par an, dont environ un quart est produit en hiver”. Or cet hiver ses 350 000 mètres carrés de serres resteront elles aussi dans le noir.
En France, ce sont les producteurs de betteraves à sucre qui ont anticipé d’éventuelles pénuries de gaz. Ils ont avancé leurs récoltes afin de commencer plus tôt leur transformation très énergivore, note le journal.
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