Historiens algériens en colère : « Les archives sont embastillées »
« Il y a beaucoup de clivages entre historiens en Algérie, sauf sur cette question. » Amar Mohand-Amer, historien, ne cache pas son exacerbation face à l'état des archives en Algérie, notamment celles relatives à la guerre de libération, mais aussi face aux nombreuses embûches pour y accéder. Début mars, il a signé avec d'autres historiens algériens parmi les plus connus dont Mohamed El Korso, ex-président de l'association « 8 mai 1945 », et Daho Djerbal, directeur de la revue Naqd, une lettre ouverte au président Abdelmadjid Tebboune « pour l'ouverture des archives nationales ». « Le devoir moral et donc le devoir national nous commandent de vous adresser la présente lettre ouverte dans l'espoir que soit résolue la problématique des dépassements par la Direction des Archives nationales de ses prérogatives », écrivent ces historiens. « Une situation qui dure depuis deux décennies, ce qui n'a pas été sans impacter négativement les études historiques et le travail sur la mémoire nationale ».
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« Une coquille vide »
Ce qu'ils exigent ? D'abord, « ordonner l'application de la loi régissant les Archives nationales, à savoir la loi 88-09 du 26 janvier 1988, sans qu'interfèrent des interprétations personnelles qui vont à l'encontre de l'esprit même des archives, qui sont un patrimoine de la nation ». « Le souci est que cette loi n'est tout simplement pas appliquée », déclare au Point Afrique Amar M [...] Lire la suite