Histoire des sciences : les alchimistes, aux sources de la chimie

Les historiens voient désormais les alchimistes sous un autre jour. "Ce n'étaient pas des mystiques illuminés", assure Didier Kahn, chercheur à Sorbonne Université.

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°212 daté janvier/ mars 2023.

Ils voulaient changer le plomb en or et guérir toutes les maladies. Quelle folie ! Pourtant, les historiens voient désormais les alchimistes sous un autre jour. "Ce n'étaient pas des mystiques illuminés, encore moins des sorciers", assure Didier Kahn, chercheur à Sorbonne Université. Leurs objectifs résultaient des conceptions de leur temps : même au 18e siècle, l'idée de transmutation a toujours ses adeptes. "Ils exploraient la matière", ajoute le chercheur.

Un alchimiste découvre les acides nitrique et sulfurique

Ils ont distillé, expérimenté avec des acides et des solvants, combiné et décomposé des substances… On attribue à l'Italien Paul de Tarente (alias Pseudo-Geber) la découverte au 13e siècle des acides nitrique et sulfurique. Il montre que l'eau régale (mélange d'acides chlorhydrique et nitrique) dissout l'or.

Une transition confuse

Selon Didier Kahn, "le mot 'chimie' apparaît à la fin du 15e siècle, le terme 'alchimie' étant devenu péjoratif en raison des tromperies de faussaires, notamment des faux monnayeurs. Mais la transition est confuse. Ainsi, l'Irlandais Robert Boyle (1627-1691), longtemps considéré comme le premier chimiste, a passé sa vie à chercher à transmuter le plomb en or…"

Par Pierre Vandeginste

Retrouvez cet article sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi