Publicité

Histoire. États-Unis : les héroïnes oubliées du “Mayflower”

Encore aujourd’hui, les Pères pèlerins sont considérés comme les fondateurs de la nation américaine. Or, sans les femmes qui les accompagnaient, rien n’aurait été possible.

Tout le monde a entendu parler des Pères pèlerins. Ces hommes robustes, fervents croyants qui ont pris la mer à bord du Mayflower pour s’en aller en Amérique créer un monde où ils pourraient pratiquer leur foi sans craindre d’être persécutés.

Pourtant, ce sont les mères qui font de ce voyage une épopée inoubliable : ces héroïnes méconnues qui ont vogué aux côtés de leurs hommes dans cette formidable aventure qui a débuté il y a de cela quatre cents ans, quand le bateau a quitté le port de Plymouth. Elles étaient dix-huit, dont dix avec leurs enfants. Aussi incroyable que cela puisse paraître, sachant le périple tumultueux qu’elles étaient sur le point d’entreprendre, trois d’entre elles étaient enceintes, et une nourrissait encore son bébé au sein.

À lire aussi: Histoire. Ces femmes qui résistèrent aux Anglais

Dans la mesure où, au XVIIe siècle, la femme devait inévitablement son statut et son identité à l’homme, il n’est peut-être pas surprenant que les personnages féminins de cette histoire aient été pour ainsi dire passés sous silence. De même, les récits de cette traversée historique, rédigés par des hommes, ne parlent que des hommes, à commencer par William Bradford, futur gouverneur de la nouvelle colonie qui allait s’installer à Plymouth, dans le Massachusetts. Ce dernier reconnaissait d’ailleurs que, du fait de leur “frêle nature”, les femmes risquaient de ne pas supporter les rigueurs du voyage.

Les pèlerins autoproclamés avaient prévu de faire voile à bord du Speedwell depuis les Pays-Bas, où ils s’étaient exilés douze ans plus tôt pour fuir les persécutions anglaises, et de rejoindre le Mayflower à Southampton. Entre-temps, le Mayflower avait quitté Rotherhithe, à Londres, en juillet 1620, avec à son bord 65 aventuriers qui avaient financé l’expédition et

[...] Lire la suite sur Courrier international

À lire aussi :