Hidalgo et le périph à 50 km/h, une “virulente polémique” parisienne

La déclaration de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui souhaite réduire de 20 km/h la vitesse maximale autorisée sur le périphérique, a provoqué une réaction plus que mitigée de ses opposants politiques. Mais pas seulement. Avec cette annonce, “les automobilistes parisiens vont devoir ronger leur frein”, remarque Politico.

Le média bruxellois, qui relève par ailleurs que la vitesse moyenne sur le périphérique parisien “est inférieure à 40 km/h, selon des données de la municipalité datant de 2019”, souligne que “cette décision controversée d’Anne Hidalgo fait partie d’un projet plus ambitieux de limiter la place de la voiture dans la capitale”.

Mais en plus de s’attaquer à cette “artère cruciale” qu’empruntent Parisiens et Franciliens tous les jours, la maire de Paris “a levé un lièvre : la municipalité a-t-elle le pouvoir d’agir de manière unilatérale ou doit-elle obtenir l’aval de l’État ?”.

“Une sorte de mur de Berlin imaginaire et social”

Selon le média The Local, qui cite l’AFP, “la mairie de Paris dispose bel et bien de l’autorité et des compétences nécessaires pour faire passer un arrêté municipal réduisant la vitesse sur le périphérique”.

La nouvelle de la “virulente polémique” qui suscite “l’indignation des Parisiens et des habitants des banlieues” a aussi atteint la rédaction de Clarín, en Argentine. Pour le quotidien publié à Buenos Aires, si cette mesure, “qui agace autant les citoyens que la police”, est aussi sulfureuse, c’est parce qu’elle a été prise par une “maire contestée, qui aime prendre des décisions sans consulter ses administrés”. Qui plus est, estime la correspondante María Laura Avignolo, le périphérique de la capitale française est “une sorte de mur de Berlin imaginaire et social, un trophée que cette pasionaria de l’écologie rêverait d’ajouter à son palmarès, en plus des Jeux olympiques de Paris”.

Se frotter à ce “symbole de divisions et d’inégalités”, cette “bande d’asphalte incendiaire”, témoigne pour la journaliste de la déconnexion de l’édile de Paris des réalités des habitants de la région. Selon elle, “la majorité des détracteurs de la maire vivent en banlieue et sont très dépendants de leur voiture. Ils sont furieux contre les décisions d’Hidalgo, mais ils ne peuvent pas y faire grand-chose puisqu’ils ne votent pas à l’élection municipale de Paris.”

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