Publicité

À Nagu, en Chine, heurts entre la police et des habitants défendant leur mosquée

Dans la ville chinoise de Nagu, au Yunnan, la démolition prévue du dôme et de quatre minarets d’une mosquée remontant au XIIIe siècle a donné lieu à de larges heurts samedi 27 mai, rapporte la presse internationale.

Des dizaines, voire des centaines, de policiers “ont repoussé la foule qui pressait vers la porte de la mosquée Najiaying, important centre de prière et d’enseignement religieux pour les musulmans [locaux] de l’ethnie hui, raconte The Washington Post, d’après des vidéos envoyées à des militants de l’étranger ou postées sur Twitter.”

“Dans des vidéos filmées plus tard, on voit que la police s’est retirée tandis que les manifestants font un sit-in devant la porte ; celui-ci s’est prolongé durant la nuit. Des dizaines d’agents de la police armée en tenue de camouflage sont arrivés dimanche, selon une autre vidéo.”

En 2020, un tribunal avait jugé illégales de récentes extensions de la mosquée et avait ordonné leur démolition, rappelle le quotidien états-unien, pour qui cette décision “s’inscrit dans la volonté croissante de contrôle de la religion du Parti communiste chinois”.

Des troubles reconnus par la police

Dimanche, “la police locale a reconnu ces troubles dans un communiqué, laissant aux protestataires jusqu’au 6 juin pour se rendre”, indique The Guardian, qui a mis en ligne la vidéo ci-dessous.

Sur les réseaux sociaux chinois, l’évocation de l’épisode a été “rapidement censurée”.

“Les Hui sont la troisième minorité ethnique de Chine, explique le journal britannique. Contrairement à l’autre grand groupe ethnique musulman, les Ouïgours, les Hui parlent mandarin et sont considérés comme mieux assimilés à la majorité han. Toutefois, les communautés hui ont quand même été largement ciblées par le gouvernement chinois.”

“Siniser” la religion

“La Constitution chinoise garantit la liberté religieuse, mais ces dernières années le gouvernement a serré la vis contre l’expression de la foi, en particulier chez les musulmans”, ajoute The Guardian.

“En 2021, le président Xi a promis de poursuivre la ‘sinisation de la religion’”, rappelle également la BBC.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :