Hervé Mariton : «Faute d'homme providentiel à droite, on le trouve en Poutine»

Hervé Mariton (Les Républicains) à Paris le 16 septembre 2015

Le député LR de la Drôme critique durement les positions de la droite sur la Syrie et sur la sécurité intérieure.

Hervé Mariton, député Les Républicains de la Drôme, critique durement les positions souvent «simplistes» de ses amis du parti Les Républicains sur la lutte contre le terrorisme, tant sur le front intérieur qu’au Proche-Orient.

François Fillon est ce mercredi l’orateur du groupe Les Républicains dans le débat sur la prolongation des frappes aériennes en Syrie. Faut-il conclure qu’il exprime un point de vue majoritaire dans l’opposition ?

S’il est notre orateur, c’est d’abord en vertu de l’autorité que lui confère son statut d’ancien Premier ministre. Mais il est vrai qu’il incarne une ligne pro-Poutine, et donc pro-Al-Assad, qui gagne du terrain à droite. Pour autant, les élus LR ne vont pas jusqu’à réclamer l’ouverture d’une ambassade ni encore moins prôner une alliance avec le Hezbollah comme l’a fait Fillon, avant de se corriger, au moins sur le premier point.

Les dirigeants de votre parti ont-ils raison d’accuser François Hollande de ne pas s’être donné les moyens de former une large coalition anti-Daech…

Ce n’est pas si simple. Avec qui faisons-nous cette coalition ? Nos alliés de l’Otan ne partagent pas du tout nos analyses. Il ne suffit pas de dire que l’on veut une coalition pour que cela se fasse. Il faut la construire et cela n’a rien d’évident, contrairement à ce que laissent entendre beaucoup mes amis.

En ne traitant pas avec Poutine, François Hollande aurait commis une faute impardonnable, accuse la droite. C’est votre avis ?

Il y a bien eu une erreur historique, mais elle est européenne et bien antérieure aux crises syrienne et ukrainienne. L’UE est effectivement coupable de ne pas avoir travaillé à la construction de partenariats économiques. Ceci dit, je trouve assez préoccupante cette fascination poutinienne à droite. Coller à Poutine ? Cela ne sert à rien. Nous sommes totalement isolés. On parle de prendre acte du fait accompli en Crimée. Mais (...)

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