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Hervé Marseille accuse LFI de transformer l’Assemblée « en camp de gitans » (et provoque un tollé)

Le sénateur Hervé Marseille, ici à Paris le 8 décembre, est le nouveau président de l’UDI.
BERTRAND GUAY / AFP Le sénateur Hervé Marseille, ici à Paris le 8 décembre, est le nouveau président de l’UDI.

POLITIQUE - Quand le débat sur la réforme des retraites prend un tournant nauséabond. Le président du parti centriste UDI, le sénateur Hervé Marseille, a accusé ce mercredi 8 février les Insoumis de transformer l’Assemblée nationale « en camp de gitans » pour s’opposer à la réforme des retraites, suscitant des réactions outrées qui l’ont conduit à regretter son « imprudence verbale ».

« L’image que donne en particulier LFI est absolument effrayante », a affirmé à Radio J le sénateur, qui dirige cette Union des démocrates et indépendants (UDI) créée en 2012 par Jean-Louis Borloo. « Transformer l’Assemblée nationale en camp de gitans… Ce n’est pas les Saintes-Maries-de-la-Mer ! », a-t-il lancé.

Ces déclarations ont suscité des réactions offusquées des Insoumis : « Avec du racisme en plus ? La honte », a réagi sur Twitter le coordinateur de LFI Manuel Bompard. « Ce mépris raciste doit être condamné unanimement… Cette violence verbale doit cesser », a renchéri le député Alexis Corbière.

Une indignation partagée à gauche, au-delà de la seule sphère des Insoumis. « Quand ça devient compliqué, quoi de mieux que de convoquer le racisme le plus crasse ? », a interrogé la sénatrice écolo Mélanie Vogel, dans la lignée du tweet publié un peu plus tôt par la députée EELV Sandrine Rousseau.

Sur Twitter, l’Association nationale des gens du voyage citoyens (ANGVC) a annoncé son intention de porter plainte, dénonçant des « propos inacceptables ». Le Collectif national droits de l’homme Romeurope a également pointé une « sortie antitsigane » qui intervient « trois jours seulement après l’expulsion illégale d’un bidonville à Villeron ».

Les nombreuses réactions ont obligé Hervé Marseille à publier une mise au point sur Twitter, alors que Radio J avait supprimé le tweet relayant la vidéo de cette séquence.

« J’ai sûrement fait preuve d’imprudence verbale et je n’ai voulu évidemment blesser personne. Je regrette cette situation », a-t-il déclaré. Le sénateur a de nouveau mis en cause les Insoumis, qu’il a accusés de faire une instrumentalisation « nauséeuse » de ses propos.

Un peu plus tôt, sur Radio J, il avait accusé LFI d’empêcher que le débat sur la réforme des retraites se déroule dans de bonnes conditions. « Quand on voit ces invectives permanentes, qu’on ne peut plus échanger, qu’on interrompt tout le monde », a déploré le sénateur des Hauts-de-Seine, qui fait partie de la majorité de droite au Sénat qui a approuvé à quatre reprises le relèvement de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

« Que la rue s’exprime, oui. Qu’on en tienne compte, oui. Mais il faut arrêter de donner ce spectacle et de dégrader cette République », a-t-il insisté.

« L’Assemblée c’est la République : il y a des institutions, il y a une Constitution, il y a des gens qui sont élus pour échanger et, à un moment donné, voter », a-t-il souligné. « Je suis très inquiet de la façon dont notre République se dégrade », a ajouté Hervé Marseille, qui a pris la présidence de l’UDI à la fin de l’année dernière.

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