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Hermès porté par la soie et le parfum au 3e trimestre

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Hermès International a vu sa croissance organique s'accélérer au troisième trimestre et a fait mieux qu'attendu grâce à ses ventes dans la soie et les parfums.

Le chiffre d'affaires du fabricant des sacs Birkin et des "carrés" de soie a progressé de 6,4% à 1,34 milliard d'euros et de 11,3% à taux de change constants (après +8,3% au deuxième trimestre), dépassant nettement les 8,5% attendus par les analystes.

Dans la soie et les textiles, troisième division du groupe, les ventes ont grimpé de 16,8%, tandis qu'elles ont décollé de 23,1% dans les parfums, grâce au succès de "Twilly" lancé en septembre.

La maroquinerie, premier contributeur aux résultats, a maintenu la cadence (+9,3%) malgré une base de comparaison particulièrement élevée (elle avait bondi de 16,3% un an auparavant), grâce au succès continu des sacs iconiques comme des modèles plus récents, le Constance, l'Halzan ou le Verrou.

Sur l'ensemble de l'année, la division devrait voir ses ventes progresser d'environ 10% à taux de change constants, a confirmé Axel Dumas, gérant d'Hermès, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

La dynamique est restée très favorable en Chine continentale, où Hermès signe une "très solide croissance à deux chiffres", tandis que les ventes repartent à la hausse à Hong Kong, où le groupe a continué d'investir malgré la chute des ventes de luxe ces dernières années et où il s'apprête à ouvrir un nouveau "flagship".

ACCÉLÉRATION EN EUROPE ET AUX ETATS-UNIS

Hermès n'a pas connu de trou d'air en Chine et y a maintenu ces dernières années une croissance régulière "proche de 10%", a précisé Axel Dumas.

A l'inverse, un très fort rebond de la clientèle chinoise a permis à Louis Vuitton, propriété de LVMH, de signer une croissance proche de 13%, tandis que Kering, tiré par une performance hors norme de Gucci, a vu ses marques de luxe décoller de 32%.

"Hermès est le plus stable du secteur du luxe, qui résiste le mieux en période de crise. Mais quand l'humeur se focalise sur la nouveauté et la mode, il peut sous-performer ses pairs", commentent les analystes de Kepler Cheuvreux.

La progression des ventes est plus régulière dans le temps, témoignant de l'attractivité d'une marque qui pilote jusqu'ici avec succès l'augmentation des capacités de production de sa maroquinerie.

Au total, la croissance d'Hermès en Asie-Pacifique, hors Japon, a atteint 12,4% au troisième trimestre, sur une base de comparaison déjà élevée (+14,2% un an auparavant). Elle s'est accélérée en Europe (+14,1%) grâce à la rénovation de magasins à Rome, Londres et Munich, ainsi qu'aux Etats-Unis (+8,7%).

Après des chiffres salués comme "très solides" par les analystes de RBC, le titre Hermès gagne 0,75% à 445,45 euros à 10h alors que l'indice SBF 120 cède 0,1%.

Ses multiples de valorisation demeurent les plus élevés du secteur, à 36,72 fois les résultats estimés pour 2018, contre 23,9 fois pour LVMH et 22,3 pour Kering.

Le groupe a réaffirmé que la performance opérationnelle du premier semestre ne pouvait être extrapolée sur l'année.

Sa rentabilité a atteint un record à 34,3% sur les six premiers mois de l'année grâce à un impact positif d'environ 1,0 point provenant de ses couvertures de change.

Le nouveau site de e-commerce a été lancé en octobre aux Etats-Unis "avec des résultats prometteurs" et devrait ouvrir en Europe au premier trimestre 2018.

(Edité par Dominique Rodriguez)