Helena Noguerra : "Je suis devenue mystique"

"Vous recherchez la fusion avec votre interlocuteur, il faut ­apprendre le détachement." C'est ce que m'a déclaré Helena Noguerra après à peine quelques minutes de conversation. Alors même que nous parlions d'elle. Cette fille est troublante. Oh, je sais, elle a 50 ans, il faudrait dire "femme", et en plus notre chanteuse-comédienne-romancière a objectivement tous les attributs de la très belle femme qui eût pu être fatale si elle l'avait voulu. En la regardant froncer son visage mutin sans un voile de fard et sans un pli, à part celui de l'oreiller - ça aussi c'est un truc d'enfant -, je me suis dit qu'elle était la sœur qu'aurait pu avoir le Petit Prince de Saint-Ex. "Un jour, je ferai plus vieux que toi, maman", s'amuse son fils de 28 ans.

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La maman s'est réveillée à l'heure de notre rendez-vous, elle l'avait mal noté, au téléphone elle s'excuse si simplement que je lui pardonne tout de suite - alors que d'ordinaire je ne supporte pas ça, mais c'est étrange, c'est comme si sa simplicité m'avait désarmée et ça n'a fait que s'aggraver à compter de l'instant où elle m'a rejointe dans le bistrot en bas de chez elle. "Je saute dans un jean", m'avait-elle assuré.

Ainsi fut fait. Avec des baskets et un gros pull à col roulé. À présent elle commande une tartine et "deux cafés en même temps", le serveur le lui fait répéter, son rire tintinnabule, ça l'amuse de "perturber un peu les gens et rendre le quotidien rigolo, j'aime bien qua...


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