La Haye interdit la pub pour les vacances en avion ou les voitures à essence

“Il serait illogique et intenable d’accepter la publicité d’une industrie qui cause des dégâts aussi évidents à notre planète et à ses habitants”, estime Leonie Gerritsen, élue municipale à La Haye, citée par De Volkskrant. Sa formation, le Partij voor de Dieren (PvdD, Parti pour les animaux), est à l’origine d’un tournant dans la politique de la ville des Pays-Bas, et d’une “première” mondiale, rapporte le journal de centre gauche : “à compter du 1er janvier, toute publicité pour des produits polluants disparaîtra de l’espace urbain”.

C’est plus exactement l’industrie des énergies fossiles qui est visée, détaille Algemeen Dagblad, c’est-à-dire “la publicité pour des entreprises du charbon, du pétrole et du gaz ainsi que du secteur aérien”. Devront donc disparaître les réclames pour “des vacances en avion, des croisières, des voitures à essence ou diesel, des contrats de fourniture de gaz”.

Critiques dans l’opposition

Pour cette ville qui vise la neutralité carbone à l’horizon 2030, c’est une “première étape”, relève NRC. La motion, que le PvdD porte depuis des années, répond par ailleurs à l’appel du secrétaire général de l’Organisation des nations unies, António Guterres, qui, “en juin dernier, appelait à New York à une interdiction de la publicité pour les énergies fossiles”, rappelle De Volkskrant. La combustion de pétrole, du charbon et du gaz dégage en effet des gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone, ce qui en fait la principale cause du changement climatique.

“Ces derniers mois, note NRC, la proposition a été critiquée par les partis d’opposition” – le parti local Hart voor Den Haag ainsi que les formations de droite VVD et d’extrême droite PVV, qui font partie du gouvernement néerlandais. D’après eux, résume le journal, “ce projet est non seulement paternaliste mais aussi fragile juridiquement”, puisque les entreprises concernées pourraient se pourvoir en justice.

“Nous nous sommes renseignés, objecte Robert Barker, du Parti pour les animaux, cité par Algemeen Dagblad. Nos avocats disent que cette interdiction est possible, nous estimons que le risque est limité. Et puis, quand on fait quelque chose de nouveau, il y a forcément un risque.”

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