Haute-Garonne : une policière condamnée pour avoir engagé deux hommes pour menacer ses locataires
Avec la complicité de la fonctionnaire, les malfrats s'étaient déguisés en policiers pour intimider les locataires, qui ne payaient plus le loyer.
Cette représentante de la loi n'a pas hésité à employer une méthode digne de la mafia. Quatre personnes, dont une policière, ont été jugées ce mardi 5 septembre à Toulouse (Haute-Garonne) pour une tentative d'extorsion sur un couple résidant dans la commune de Launaguet. La fonctionnaire a été déclarée coupable d'avoir engagé deux hommes de main pour expulser des locataires de ce logement appartenant à sa mère, en raison de loyers impayés.
D'après La Dépêche, les faits remontent au mois de mai 2021. Le couple de victimes aurait reçu un midi une visite inattendue. "Je suis sortie et je me suis retrouvée face à deux hommes portant un brassard 'police' ainsi qu'un insigne, raconte la locataire. Et l'un d'eux avait une arme à la ceinture. Il m'a dit que si nous ne partions pas, il nous conduirait en garde à vue."
Recrutés pour 2500 euros
Incrédule, la locataire décide alors de contacter la gendarmerie, pendant que son mari fait diversion auprès des prétendus fonctionnaires. "J'ai trouvé leur attitude bizarre, d'autant qu'on a l'habitude de voir les militaires, pas la police, témoigne la victime, citée par le quotidien régional. Dix minutes après mon appel, les gendarmes étaient sur place pour arrêter les deux personnes devant ma porte. C'était de faux policiers."
Placés en garde à vue, les deux usurpateurs ont ensuite expliqué aux véritables forces de l'ordre qu'ils avaient été recrutés par une agente de police qui leur avait remis 2500 euros et donné des instructions pour intimider le couple et les pousser à quitter les lieux. Elle leur avait également fourni des brassards et des insignes de policiers, afin de mettre encore davantage de pression sur les locataires.
Prison ferme pour les faux policiers, sursis pour la commanditaire et sa mère
La fonctionnaire a donc à son tour été arrêtée et mise en examen, tout comme sa mère, propriétaire du logement en question. Devant le tribunal, près de deux ans plus tard, elle a reconnu les faits, mais assuré qu'elle ne pensait pas "que ces hommes recommandés par (ses) collègues agiraient comme ça". "J'étais à bout, s'est-elle justifiée à la barre. Les locataires ne payaient plus ma mère."
Suspendue de ses fonctions au sein de la police nationale depuis cette affaire survenue il y a deux ans, la policière a finalement été condamnée à 18 mois de prison avec sursis et à un an d'interdiction d'exercer le métier de policier. Également jugée pour complicité, sa mère a écopé de 12 mois de prison avec sursis. La sanction a été plus lourde pour les deux faux policiers engagés par la commanditaire : le premier a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 ferme, et le second à 24 mois de prison ferme, en raison de son casier judiciaire très chargé.
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