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Dans le Haut-Rhin, les allocataires du RSA priés de montrer leurs relevés bancaires

Le président Les Républicains du conseil départemental, Eric Straumann, a décidé de réclamer leurs relevés de compte aux bénéficiaires du revenu de solidarité active, au motif de lutter contre la fraude.

Nos relevés bancaires disent beaucoup. Ce qu’on aime faire, manger, acheter. Si on est plus MacDo que Quick, si on retire au guichet ou par carte bancaire, si on voyage ou si on ne peut pas trop se le permettre. Sur ces feuilles de papier, on trouve donc notre vie, figurent nos dépenses, mais aussi nos recettes. C’est ces dernières que le président du Haut-Rhin, Eric Straumann (LR), scrute depuis cinq mois dans son département. Mais pas chez n’importe quelle catégorie de population : chez les bénéficiaires du RSA, au nombre de 20 000 dans cette partie de l’Alsace. Une cellule spéciale de contrôle, composée de cinq personnes, a même été mise en place. Contacté par Libération après les révélations de France Inter, l’élu assume : «On a demandé des relevés de compte à environ 400 personnes. Sur ces 400 contrôles, on a révélé que 44 d’entre elles étaient en situation d’irrégularité car elles avaient des revenus par ailleurs.»

Ces contrôles, récemment réclamés par Bruno Le Maire à échelle nationale et déjà à l’œuvre dans d’autres départements, comme le Bas-Rhin, suscitent l’indignation des acteurs sociaux. Pour Thierry Kuhn, président d’Emmaüs France, c’est «une double peine» : «Non seulement les plus pauvres sont encore stigmatisés mais, en plus, c’est une intrusion dans leur vie privée.» Les délégués nationaux d’ATD-Quart Monde, Pascal Lallement et Christophe Géroudet, ne disent pas le contraire : «C’est scandaleux, au vu des chiffres de la fraude fiscale…»

Pour Florent Guéguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), les élus devraient plutôt s’attacher à combattre le récurrent non-recours au RSA chez les personnes pouvant pourtant y prétendre (35 %). Reste que la légalité de telles pratiques fait (...)

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