Haut-Karabakh: L'Otan veut un cessez-le-feu, Ankara le départ des Arméniens

HAUT-KARABAKH: L'OTAN VEUT UN CESSEZ-LE-FEU, ANKARA LE DÉPART DES ARMÉNIENS

ANKARA (Reuters) - Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a lancé lundi un appel au cessez-le-feu entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes dans l'enclave du Haut-Karabakh, où le bilan des combats continue de s'alourdir.

La Turquie, d'où s'exprimait Jens Stoltenberg, a de son côté exhorté l'Alliance atlantique à exiger le retrait des forces arméniennes de la région séparatiste, située en territoire azerbaïdjanais mais peuplée à majorité d'Arméniens.

Au neuvième jour de conflit, qui a déjà fait plusieurs centaines de victimes, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont mutuellement accusés lundi d'avoir attaqué des zones civiles.

S'exprimant au côté du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, le secrétaire général de l'Otan a estimé qu'il n'existait aucune solution militaire au conflit du Haut-Karabakh.

"Il est extrêmement important que nous envoyions un message très clair à toutes les parties pour qu'elles cessent le feu immédiatement, nous devons soutenir tous les efforts visant à trouver une solution pacifique et négociée", a-t-il insisté.

La Turquie, qui est membre de l'Otan, affiche parallèlement sa pleine solidarité avec l'Azerbaïdjan.

"L"Azerbaïdjan se bat sur ses propres terres qu'elle essaie de reprendre à des terroristes et des occupants", a déclaré Mevlut Cavusoglu. "Légalement et moralement, tout le monde devrait soutenir l'Azerbaïdjan en ce sens."

"Tout le monde, c'est-à-dire l'Otan, devrait appeler à résoudre le problème en vertu du droit international, des résolutions de l'Onu et de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan, en retirant donc immédiatement l'Arménie de cette région", a-t-il ajouté.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a de son côté réclamé que la Turquie soit impliquée dans un processus de paix, a rapporté l'agence de presse russe RIA.

Gelé depuis des années, le conflit entre les forces azerbaïdjanaises et les séparatistes arméniens de cette enclave montagneuse a repris le 27 septembre dernier, à un niveau d'intensité sans égal depuis la guerre meurtrière qui avait suivi l'effondrement de l'Union soviétique, en 1991.

(Tuvan Gumrukcu, avec Robin Emmott à Bruxelles; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)