Haut-Karabakh : la communauté internationale “en état d’alerte”
“La guerre est de retour dans le Haut-Karabakh”, constate Il Corriere della Sera. Après le lancement mardi par l’Azerbaïdjan d’une offensive “antiterroriste” contre les forces arméniennes de l’enclave, “la tension dans le sud du Caucase s’accroît et la communauté internationale est en état d’alerte”, renchérit Clarín.
L’offensive de Bakou fait suite à “des semaines d’affrontements sanglants” et constitue “une escalade majeure des hostilités avec l’Arménie, alors que la région séparatiste est déjà au bord d’une crise humanitaire après avoir été soumise à un blocus de plus de huit mois”, observe Radio Free Europe-Radio Liberty (RFE-RL).
Le Haut-Karabakh, région montagneuse peuplée de 120 000 Arméniens mais située en territoire azerbaïdjanais, a été une source permanente de conflit entre Erevan et Bakou depuis la chute de l’Union soviétique. La deuxième guerre pour le contrôle du territoire, en 2020, s’était soldée par la victoire militaire de l’Azerbaïdjan, mais les trois années écoulées depuis n’ont pas permis aux deux pays de s’entendre sur un traité de paix.
Les tensions s’étaient aggravées en décembre 2022, quand Bakou avait commencé à limiter la circulation dans le corridor de Latchine, seul lien routier entre le Haut-Karabakh et l’Arménie, avant de la fermer complètement, “provoquant une grave crise d’approvisionnement des produits de base au sein de la population de l’enclave arménienne”, remarque El País.
“Ultimatum” de Bakou
La situation s’était pourtant améliorée récemment, après que le gouvernement arménien du Haut-Karabakh – non reconnu par Bakou ni par la communauté internationale, mais contrôlant de fait le territoire – “avait été remplacé par une équipe dirigeante plus favorable à la négociation avec Bakou”, souligne le quotidien madrilène. Le week-end dernier, l’Azerbaïdjan avait même autorisé le passage de convois de la Croix-Rouge.
Mardi matin, cependant, la mort de six Azerbaïdjanais dans l’explosion d’une mine entre Choucha et Fizouli, deux villes du Haut-Karabakh, a changé la donne et convaincu Bakou de passer à l’offensive. Selon le camp arménien, les bombardements auraient déjà fait au moins 27 morts, dont 2 civils, et plus de 200 blessés, alors que 7 000 habitants auraient été évacués.
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