Hausses d’impôts : Gérald Darmanin menace de nouveau Michel Barnier et son gouvernement

L’ancien ministre de l’Intérieur assure qu’ils seront « nombreux » dans son camp « à ne pas pouvoir soutenir un gouvernement qui augmenterait les impôts ».

POLITIQUE - Gérald Darmenace. L’ancien ministre de l’Intérieur a mis en garde Michel Barnier et son gouvernement lors de sa rentrée politique à Tourcoing, dans le Nord, ce dimanche 29 septembre, deux jours avant une déclaration de politique générale à hauts risques.

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« Je soutiens le gouvernement de Michel Barnier nommé par le président de la République », a tout d’abord lancé Gérald Darmanin devant quelque 500 personnes, dont les anciens locataires de Matignon Édouard Philippe, Gabriel Attal et Élisabeth Borne, mais « je sais que nous serons nombreux à ne pas pouvoir soutenir un gouvernement qui augmenterait les impôts. »

« Cela serait contraire à tout ce que nous avons fait de positif pour les Français », a-t-il encore ajouté, réitérant son opposition aux hausses d’impôts formulées avant l’annonce de la composition du gouvernement. Et d’ajouter : « J’entends qu’elle ne concernerait que les plus aisés des Français, mais l’argent des plus aisés doit aller dans la création d’emplois, pas dans les caisses publiques. »

Barnier veut demander un « effort » à « ceux qui peuvent »

Une diatribe qui n’est pas de nature à faciliter la tâche de Michel Barnier. Le Premier ministre planche sur sa déclaration de politique générale et confirme qu’il compte bien demander un effort à « ceux qui le peuvent » pour redresser une situation budgétaire « extrêmement grave ». Selon Le Monde, plusieurs pistes sont à l’étude, dont un prélèvement de 8 milliards d’euros sur les grands groupes, ou la création d’une taxe sur les rachats d’actions.

Or, cette stratégie - qui reviendrait à rompre avec la doctrine macroniste à l’œuvre depuis sept ans - suscite des réticences dans le camp présidentiel. En plus de Gérald Darmanin, plusieurs députés de l’aile droite sont sortis du bois ce dimanche, en signant une tribune dans la presse hebdomadaire pour s’opposer à l’option « impensable » des hausses d’impôts.

Plutôt que cette option « facile », le ministre de l’Intérieur a distillé quelques propositions, à commencer par la « préférence aux travailleurs » qu’il oppose à la « préférence nationale » du Rassemblement national. Il a également proposé la suppression de la prime d’activité, qui serait transformée en baisse de charges pour contribuer à « une augmentation raisonnable du Smic ».

Il s’agissait, pour l’ancien locataire de la Place Beauvau, non retenu dans le gouvernement Barnier malgré son envie de Quai d’Orsay, d’une deuxième rentrée politique en grande pompe, après celle de 2023. Celui qui entend bien peser dans le débat public a profité de l’occasion pour annoncer la création d’un « lieu de réflexion, que tout le monde peut rejoindre », baptisé « Populaires ».

« Notre immense responsabilité est d’écrire, pour l’avenir, le récit social du bloc central », a expliqué l’élu du Nord, qui avait déjà consacré sa rentrée l’an dernier aux classes populaires. « Personne ne peut accepter le naufrage démocratique de la France populaire qui se jette dans les bras de la démagogie communautaire des extrêmes qui nous divisent, laissant le p’tit blanc voter pour Le Pen et le p’tit Beur voter pour Gaza », a-t-il également lancé, comme un avant-goût de ses discours dans les mois à venir.

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